Le Vietnam est frappé par une recrudescence de cas d’une maladie inconnue, touchant la peau, l’appétit et le foie. Les autorités nationales, aidées de l’OMS et des Centres de contrôle et de prévention des maladies américains, n’ont toujours pas pu identifier formellement son origine, mais disposent malgré tout de nouvelles informations. Futura-Sciences suit l’affaire de près, par l’intermédiaire de Timothy O’Leary, un porte-parole de l’OMS.

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    Il y a un mois, on s'inquiétait d'une maladie de peau mystérieuse qui réapparaissait au Vietnam. À l'époque, 19 victimes avaient été constatées pour 170 personnes affectées. Les chiffres sont montés à 21 morts sur les 205 patients. La piste des pesticides était envisagée, car des herbicidesherbicides venaient d'être épandus dans les champs de manioc. Depuis, des analyses biologiques et physicochimiques ont livré de nouvelles informations : la situation s'éclaircit légèrement, même si le flou règne toujours.

    Timothy O'Leary, porteporte-parole de l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS)) de la région de l'ouest du Pacifique, confie à Futura-Sciences qu'on ignore toujours « ce qui rend les gens malades. Mais quelle qu'en soit la cause, aucun élément ne nous laisse penser qu'elle se transmet d'Homme à Homme ». Les tests sanguins menés par des biologistes japonais n'ont révélé aucune trace d'infection. Une première nouvelle rassurante, qui permet aux spécialistes d'exclure la cause virale ou bactérienne. La piste des insectesinsectes et autres arthropodesarthropodes vecteurs de maladies n'est pas envisagée.

    Les pesticides mis hors de cause

    « Il n'y a pas non plus de signe soutenant l'idée que la maladie est causée par les métaux lourds ou les produits chimiques utilisés en agricultureagriculture » reprend Timothy O'Leary. En effet, les analyses physicochimiques de l'eau, des sols et du riz, constituant l'essentiel de leur alimentation, ne révèlent pas la présence de polluants au-delà des doses acceptables. Il faut chercher ailleurs.

    L'épidémie se concentre sur seulement cinq communes autour de Ba To, dans le centre du Vietnam. © Idé

    L'épidémie se concentre sur seulement cinq communes autour de Ba To, dans le centre du Vietnam. © Idé

    Mais pas trop loin, car la solution se trouve sur place. Comme le rappelle le porte-parole de l'OMS, « la maladie est très localisée et ne concerne que cinq communes dans un district particulier de la province de Quang Ngai ».

    L’aflatoxine au cœur de l'étrange maladie vietnamienne ?

    Une partie du problème pourrait malgré tout avoir été résolue. Dans le riz non blanchi, très prisé dans la région, les traces d'aflatoxine, une moléculemolécule produite par des champignons, ont été détectées à des quantités cinq fois plus élevées que dans le riz blanchi. Or, les risques de déclarer les symptômes sont 4,8 fois plus élevés chez ceux qui avalent du riz non blanchi.

    L'aflatoxine est bien connue pour causer des problèmes hépatiques, pouvant notamment mener à des cirrhoses ou des cancers du foie. Une consommation à haute dose est mortelle en quelques heures ou en quelques jours. Effectivement, les malades connaissent des problèmes hépatiques. Mais cela n'expliquerait pas les ulcères cutanéscutanés constatés chez les patients. 

    Il doit donc y avoir autre chose. Mais quoi ? Cela reste indéterminé. Soixante-dix experts en dermatologie sont venus prêter mains forte aux médecins locaux. « Les investigations continuent. Nous suivons la situation de très près » conclut Timothy O'Leary. En parallèle, bien sûr, les autorités tentent de limiter au maximum la propagation de l'épidémie, et de traiter au mieux les patients. Le mystère n'est pas encore totalement résolu. La suite au prochain épisode.