Un vaccin contre les cellules souches cancéreuses, celles qui résistent le mieux aux thérapies classiques, a été testé chez des souris avec succès. Une fois le vaccin inoculé, la réponse immunitaire est fortement stimulée et l’organisme acquiert la possibilité de se débarrasser de ces cellules tumorales spécifiques. Le traitement contre le cancer pourrait faire un grand pas en avant.

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    Un vaccin contre les cellules souches cancéreuses pourrait aussi bien prévenir que guérir. Aujourd'hui, les cancers constituent l'une des principales causes de mortalité à travers le monde. Si les taux de survie ne cessent de croître, certains obstacles entravent la rémission complète dans le cas de certaines tumeurs. © Pascal Dolémieux, Sanofi-Pasteur, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Un vaccin contre les cellules souches cancéreuses pourrait aussi bien prévenir que guérir. Aujourd'hui, les cancers constituent l'une des principales causes de mortalité à travers le monde. Si les taux de survie ne cessent de croître, certains obstacles entravent la rémission complète dans le cas de certaines tumeurs. © Pascal Dolémieux, Sanofi-Pasteur, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Dans la lutte contre le cancer, un nouveau plan de bataille vient d'être établi. Une injection d'un vaccin, composé de cellules souches cancéreuses (CSC) purifiées, a engendré une réponse immunitaireréponse immunitaire forte et spécifique contre ces cellules chez des souris, peut-on lire dans la revue Cancer Research.

    Les CSC résistent bien aux chimiothérapies et aux rayons Xrayons X, et se trouvent probablement à l'origine de rechutesrechutes dans certains cancers en permettant aux tumeurs de croître à nouveau après régression. Comme les traitements classiques manquent d'efficacité, il faut trouver des alternatives.

    C'est la piste de l'immunothérapie qu'ont donc suivie des chercheurs de l'université du Michigan en tentant pour la première fois d'observer les effets immunogènes d'une injection de cellules souches cancéreuses chez deux lignées de souris immunocompétentes.

    Ces cellules souches cancéreuses en culture proviennent d'une tumeur au cerveau. Le noyau est visible en bleu et le corps cellulaire est vert. Elles sont vraiment néfastes car elles résistent aux thérapies et, étant capables de se multiplier indéfiniment, causent les rechutes. Mais en les utilisant à bon escient dans un vaccin, elles peuvent conduire à leur propre perte et mener le système immunitaire à les cibler plus efficacement. © Steven Pollard, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Ces cellules souches cancéreuses en culture proviennent d'une tumeur au cerveau. Le noyau est visible en bleu et le corps cellulaire est vert. Elles sont vraiment néfastes car elles résistent aux thérapies et, étant capables de se multiplier indéfiniment, causent les rechutes. Mais en les utilisant à bon escient dans un vaccin, elles peuvent conduire à leur propre perte et mener le système immunitaire à les cibler plus efficacement. © Steven Pollard, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Le vaccin à base de CSC stimule la réponse immunitaire

    À l'aide de tissu cancéreux de souris, les chercheurs ont isolé des CSC afin de réaliser leur vaccin. Après inoculation, la réponse immunitaire a donc été évaluée et comparée aux autres immunothérapies qui sont actuellement dans les phases cliniques.

    Il en ressort que l'immunité induite par le vaccinvaccin à base de CSC est meilleure que les traitements déjà mis au point, à base de cellules tumorales hétérogènes. Les taux d'immunoglobulinesimmunoglobulines G (les anticorpsanticorps) anti-CSC dans les sérumssérums des rongeursrongeurs atteignaient des hauts niveaux, résultant en la lyse des CSC en présence des protéinesprotéines du complément (responsables de l'immunité innée et de la destruction des pathogènespathogènes). Les lymphocyteslymphocytes T cytotoxiquescytotoxiques, des tueurs de cellules étrangères, récoltés chez des souris vaccinées vaccinées ont également été capables de s'attaquer à des CSC in vitroin vitro.

    Il est donc possible d'orienter la réponse immunitaire spécifiquement contre ces cellules et d'induire une protection antitumorale. Mais cette thérapiethérapie à elle seule n'est de toute façon pas suffisante pour guérir un cancer, et dans l'hypothèse où ce vaccin franchirait les différents paliers d'un essai cliniqueessai clinique, il faudrait obligatoirement l'associer à d'autres traitements pour combattre définitivement la maladie. Cependant, en ciblant spécifiquement les cellules tumorales résistantes aux médicaments et aux rayons X, il serait possible d'éviter des rechutes et de surmonter complètement certains cancers, aujourd'hui encore mortels.