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Le prétexte de l'apport en vitamine D est un argument bien faible. © Dragan Trifunovic/Fotolia
« Le bronzage artificiel est dangereux, et ses possibles effets positifs ne sont pas suffisants pour changer d'avis sur cette question » affirme Pierre Césarini, président de l'association Sécurité Solaire. Centre collaborateur de l'Organisation mondiale de la SantéOrganisation mondiale de la Santé (OMS), cette association milite depuis des années pour une utilisation saine du rayonnement solairerayonnement solaire. Pas toujours facile...
Pierre Césarini réagit ainsi aux allégations de l'European Sunlight Association (ESAESA) sur l'intérêt des rayons UV pour éviter une carence en vitamine D. L'exposition au soleilsoleil induit en effet la synthèse de cette vitamine. L'ESA prétend du coup que « la clé du succès réside dans l'exposition modérée aux rayons ultravioletsultraviolets : on doit trouver un équilibre entre l'apport requis en vitamine D et la prise excessive de bains de soleil provoquant des brûlures ». En fait de brûlures, il faudrait plutôt parler de cancers...
Mangez des sardines
Quid de ce fameux apport en vitamine D ? Le professeur Jean-François Doré, directeur de recherche à l'Inserm et coauteur d'un rapport du Centre international de Recherche contre le Cancer (CIRC) sur les UV artificiels et le cancer, s'inscrit en faux contre les affirmations de l'ESA. « Il suffit d'exposer son visage et ses mains quelques minutes par jour au soleil pour permettre une synthèse suffisante de cette vitamine, rappelle-t-il. Et si le manque d'ensoleillement est patent, un défaut en vitamine D peut être en partie compensé par des apports alimentaires ou par de la supplémentation. » On en trouvera ainsi de grandes quantités dans les poissonspoissons gras (saumonsaumon, maquereaux, sardines...) et dans l'huile de foie de morue.
Rappelons que les appareils de bronzage ont été classés sur la liste des cancérigènes les plus dangereux (groupe I), comme le tabac, en juillet 2009. Comme le résume Pierre Césarini « le petit bénéfice de la vitamine D, s'il existe, est quasiment nul par rapport au risque de cancer ».