Ce dimanche 29 octobre 2017 est la 14e journée mondiale du psoriasis. Cette maladie inflammatoire de la peau touche trois millions de personnes en France. Il n’existe pas pour l’instant de remède miracle pour en guérir, mais différents traitements locaux permettent d’atténuer les symptômes. Récemment, des chercheurs ont mis au point des molécules proches de composés trouvés dans le venin de la fourmi de feu, qui se sont avérés efficaces contre le psoriasis chez la souris. Ces molécules offrent donc l’espoir d’aboutir vers de nouveaux traitements pour les patients.


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    Article paru le 12 septembre 2017

    Le psoriasis est une maladie auto-immune assez fréquente, qui touche environ 2 % de la population française. Ses causes sont méconnues, bien que des facteurs héréditaires interviennent. Le psoriasis est une maladie chronique inflammatoire de la peau souvent traitée avec des crèmes contenant des stéroïdes (dermocorticoïdes), mais aussi des analogues de la vitamine D3. Cependant, les dermocorticoïdes présentent parfois des effets secondaires à long terme.

    Le saviez-vous ?

    En complément des traitements contre le psoriasis, des produits émollients peuvent aider à hydrater la peau et lutter contre sa sécheresse. Dans des cas graves de psoriasis, un traitement oral est parfois mis en place avec du méthotrexate, des dérivés de la vitamine A ou de la ciclosporine ; des anti-TNFα peuvent être administrés en injections.

    Souvent présents dans des produits cosmétiques et de soin pour la peau, les céramides sont des lipides essentiels au maintien de la fonction barrière de cette dernière. Mais ces moléculesmolécules sont converties par les cellules en sphingosine-1-phosphate (S1P), une molécule liée à l'inflammation et la tumorigenèse. Idéalement, il serait intéressant de disposer de molécules capables de restaurer la fonction barrière de la peau comme les céramides, sans qu'elles n'induisent d'inflammation.

    Or, la solénopsine, un composé actif du veninvenin de fourmis de feu (Solenopsis invicta), ressemble aux céramides. Des chercheurs des universités Emory et Case Western Reserve (États-Unis) ont donc eu l'idée de mettre au point des analogues de la solénopsine qui ne seraient pas dégradés en S1P. Ils ont testé leurs molécules sur un modèle de souris pour le psoriasis (les souris KC-Tie2), en appliquant sur la peau une crème pendant 28 jours.

    Le psoriasis est une maladie chronique liée à un renouvellement trop rapide de l’épiderme, formant des plaques qui démangent. © quayside, Fotolia
    Le psoriasis est une maladie chronique liée à un renouvellement trop rapide de l’épiderme, formant des plaques qui démangent. © quayside, Fotolia

    Les dérivés de la solénopsine réduisent l’inflammation de la peau

    Les analogues de la solénopsine ont réduit l'épaississement et l'inflammation de la peau : l'épaisseur de la peau des souris traitées diminuait de 30 % environ par rapport aux témoins ; de plus, les souris traitées avaient moitié moins de cellules immunitaires qui s'infiltraient dans la peau. Les composés ont aussi été appliqués à des cellules en culture. Cela a permis de diminuer la production cellulaire d'IL-22 (une interleukineinterleukine qui envoie un signal inflammatoire) et d'augmenter la production d'IL-12 qui est anti-inflammatoireanti-inflammatoire.

    Les analogues de la solénopsine contribuent à la restauration complète de la fonction barrière de la peau.

    Pour Jack Arbiser, principal auteur de ces travaux, qui s'exprime dans un communiqué« nous croyons que les analogues de la solénopsine contribuent à la restauration complète de la fonction barrière de la peau ». Il ajoute que « les émollients peuvent apaiser la peau dans le psoriasis, mais ils ne suffisent pas à la restauration de la barrière ».

    Précédemment, son laboratoire a montré que la solénopsine est un inhibiteur de la croissance des vaisseaux sanguins et qu'il pourrait être un agent anti-cancercancer.

    Ces résultats paraissent dans la revue Scientific Reports.