La mise sur le marché de produits chimiques pourrait connaître une belle avancée : des chercheurs ont mis au point une méthode pour déterminer leur toxicité en seulement quelques semaines  – au lieu de plusieurs années – grâce à l'observation de poissons fluorescents. Explication.


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    Entre le moment où un produit chimique est mis sur le marché et celui où l'on découvre qu'il est responsable de troubles du développement du système reproducteur chez le fœtus, il s'écoule généralement plusieurs années. Grâce à deux chercheurs de l'université de Californie à Davis, ce délai pourrait passer à seulement quelques semaines ! Pour arriver à un tel résultat, ils se sont intéressés non pas à des souris, mais à Danio rerioDanio rerio, une nouvelle souche de poisson-zèbre. « Soixante-dix pour cent de ses gènes ont des équivalents chez l'Homme, appelés gènes orthologuesgènes orthologues », détaille Bruce Draper, un des deux chercheurs dans un communiqué. Sauf que, contrairement à nous, son sexe n'est pas déterminé par des chromosomes X ou Y, mais par son environnement ! En captivité, environ un poissonpoisson sur deux est un mâle. En revanche, si les larveslarves de poisson sont exposées à des produits chimiques qui perturbent la production des ovocytes chez les femelles (ovogenèse), alors cette proportion augmente.

    Des poissons modifiés génétiquement

    Les deux collègues ont donc modifié génétiquement les poissons afin que ceux-ci présentent une couleur fluorescente distincte selon leur sexe, visible dès la quarantième semaine suivant la fécondation. Les gonades mâles produisent une protéineprotéine verte, quand les ovocytes des femelles produisent une protéine rouge. « Nous devrions être en mesure de déterminer le sexe d'une cohortecohorte de 80 animaux, presque instantanément, simplement en prenant une photo ! », s'enthousiasme Bruce Draper. Un pourcentage anormalement élevé de mâles ou de femelles, ou des animaux intersexués indiquerait que le produit chimique est toxique pour le système reproducteur. Une méthode qui pourrait s'appliquer à un grand nombre de produits chimiques et être beaucoup plus efficiente que les expériences actuelles menées sur des souris.