Porter un enfant, c’est une chose formidable. Pourtant parfois, la grossesse se transforme en calvaire. Et elle peut même devenir risquée pour ces femmes atteintes de nausées et de vomissements extrêmes. Alors des chercheurs se sont penchés sur la question et ont identifié une protéine responsable de l’hyperémèse.

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    Quasiment toutes les femmes enceintes passent par une période de nausées matinales. Pour certaines d'entre elles, ces nausées -- et les vomissements qui en résultent -- peuvent prendre un tour dramatique et menacer la santé du bébé et de la future maman. Heureusement pour elles, des chercheurs de l'université de Californie à Los Angeles (États-Unis) annoncent aujourd'hui avoir mis le doigt sur le potentiel responsable : une protéine connue par les spécialistes sous le nom de facteur-15 de croissance et de différenciation (GDF15).

    Selon les études, moins de 3 % des femmes souffriraient de cette pathologie que l'on appelle l'hyperémèse gravidique (HG). Elle se caractérise par des nausées et de violents vomissements quotidiens. À tel point qu'il devient difficile à ces femmes de seulement manger ou boire quelque chose sans le vomir dans la foulée. D'où un risque important de déshydratation et de malnutrition. Sans parler des troubles du sommeil, des douleurs abdominales et de l'importante fatigue engendrée par la situation.

    Une perte de poids pouvant aller jusqu’à 10 % dans les cas les plus graves.

    Cette étrange pathologie a fait la Une des journaux il y a quelques mois. Kate Middleton en effet souffre d'HG. Alors tout le monde y est allé de ses hypothèses. Certains gynécologuesgynécologues estiment que la pathologie touche essentiellement des femmes psychologiquement fragiles. D'autres incriminent plus volontiers les hormones.

    Les femmes qui souffrent d’hyperémèse gravidique peuvent perdre jusqu’à 10 % de leur poids. L’hospitalisation devient alors incontournable. © pololia, Fotolia

    Les femmes qui souffrent d’hyperémèse gravidique peuvent perdre jusqu’à 10 % de leur poids. L’hospitalisation devient alors incontournable. © pololia, Fotolia

    GDF15 comme principale responsable

    Mais cette fois, ce sont des milliers de génomes de femmes qui ont été passés au crible pour identifier le coupable. Et sur le banc des accusés, les chercheurs ont placé le gènegène qui code pour la production de GDF15. Avec pour complice un gène associé à la production d'une autre protéine appelée IGFBP7. Selon le modèle animal, ces protéines joueraient un rôle notamment dans le développement du placenta et dans la régulation de l’appétit.

    Une autre étude publiée l'année dernière avait déjà pointé des taux plus élevés de GDF15 dans le sang des femmes enceintes rapportant des vomissements au cours du deuxième trimestre. Et une équipe avait également noté la présence anormale de cette protéine plus généralement dans le sang de patients atteints de nausées persistantes et de vomissements violents. L'inhibitioninhibition du récepteur du GDF15 en revanche semble guérir les souris des nausées induites par une chimiothérapiechimiothérapie.

    La solution pour les femmes souffrant de HG serait-elle toute trouvée ? Pas tout à fait, mettent en garde les chercheurs. Car le rôle exact de la protéine pendant la grossessegrossesse reste flou. Des taux réduits de GDF15 dans le sang de la future maman seraient même associés à des fausses couches. Mais au moins, une voie a été ouverte...