Les cas d’infections cérébrales chez les enfants sont actuellement en baisse aux États-Unis mais restent supérieurs aux taux habituels. Les chercheurs ont identifié le relâchement des mesures contre la pandémie de Covid-19 comme cause probable.


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    En mai 2022, les Centers for Disease ControlCenters for Disease Control and Prevention (CDC) ont commencé à enquêter sur une possible augmentation des cas d'abcès cérébraux chez les enfants, et en particulier, celles causées par les bactéries streptocoques au cours de l'année précédente. D'après les données de janvier 2016 à mai 2022 provenant d'un vaste réseau de 37 hôpitaux dans 19 États américains, la pandémie de Covid-19 aurait modifié l'incidenceincidence de la maladie.

    Des cas rares mais parfois mortels

    Deux études menées par des chercheurs et des responsables de la santé -- publiées dans le rapport hebdomadaire sur la morbiditémorbidité et la mortalité des CDC -- rapportent des élévations des infections cérébrales pédiatriques à partir de la mi-2021, avec un pic important au cours de l'hiverhiver 2022-2023. Même si le nombre de cas reste rare, les infections cérébrales sont graves et parfois mortelles : le taux de létalité est d'environ 10 %. Elles apparaissent lorsque des bactéries, des virusvirus ou des champignonschampignons pénètrent dans le cerveaucerveau et qu'une zone encapsulée se forme autour des germesgermes. Si elles ne sont pas traitées rapidement, elles peuvent provoquer des lésions cérébrales permanentes et de graves complications neurologiques comme des crises d'épilepsiecrises d'épilepsie.

    Nombre de cas d'infections intracrâniennes pédiatriques et nombre médian d'infections par trimestre — Clark County, Nevada, 2015-2022. © Penney JA, Zhang Y, Bragg T, Bryant R, Lockett C. — Clark County, Nevada, January–December 2022
    Nombre de cas d'infections intracrâniennes pédiatriques et nombre médian d'infections par trimestre — Clark County, Nevada, 2015-2022. © Penney JA, Zhang Y, Bragg T, Bryant R, Lockett C. — Clark County, Nevada, January–December 2022

    La pandémie de Covid-19 a modifié l’incidence des maladies

    La pandémie de Covid-19 a contribué à modifier les trajectoires des maladies, aussi bien pendant les mesures restrictives en 2020 et 2021 (avec la distanciation sociale, les mesures d'hygiène renforcées et le masquage) qu'avec leur relâchement. Par exemple, la grippe a pratiquement disparu en 2020 et 2021 pour finalement « exploser » les saisonssaisons suivantes. Les masques sont tombés, provoquant des vaguesvagues d'infection d'une grande ampleur et parfois à des périodes inhabituelles de l'année. C'est le cas du virus de la bronchiolite (ou VRS) normalement circulant en automneautomne et en hiver, et dont la transmission a repris au printemps 2021 après une mise en berne pendant la phase restrictive de la pandémie.

     IRM d'un abcès cérébral rempli de pus chez un patient de 7 ans. © Sheehan et al., J. Neurosurg., 2008
     IRM d'un abcès cérébral rempli de pus chez un patient de 7 ans. © Sheehan et al., J. Neurosurg., 2008

    Les cas d'abcès cérébraux pédiatriques ont probablement suivi ce même schéma. Après mai 2021, les chercheurs ont recensé un nombre de cas supérieur aux niveaux de référence médians mensuels (34 cas par mois) calculés à partir des données de 2016 à 2019. En décembre 2022, les cas ont atteint un pic de 102, dépassant le maximum mensuel de référence de 61 cas. Depuis le début de l'année 2023, si les cas ont diminué par rapport au pic de décembre, les dernières données de mars montrent qu'ils étaient encore au-dessus du maximum mensuel de référence.

    « Bien que cette enquête n'ait pas identifié de facteurs de risquefacteurs de risque inattendus pour les abcès intracrâniens, l'augmentation substantielle des cas après la levée de l'obligation de porter un masque pourrait être partiellement attribuable à des changements dans la transmission des agents pathogènespathogènes respiratoires », écrivent les auteurs.

    Les cas restent rares, mais les CDC continueront à surveiller le phénomène et suggèrent aux médecins de rester vigilants quant aux signes d'abcès cérébral chez les enfants présentant des symptômessymptômes respiratoires.