La peau constitue la première ligne de défense de notre corps. Notamment par le biais de colonies de bactéries qui y vivent, le microbiote cutané. Et des chercheurs montrent aujourd’hui sa fragilité. Il peut en effet être totalement remanié par seulement dix minutes de nage dans l’océan.


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    Nos intestins ne sont pas les seuls à abriter une population de micro-organismes, un microbiote. Sur notre peau aussi pullulent quantité de bactéries. Elles sont généralement utiles à nous protéger d'une colonisation ou d'une infection par des microbes opportunistes et pathogènes. Les spécialistes parlent de microbiote cutané. Et des chercheurs nous apprennent aujourd'hui que nager dans l’océan modifie ce microbiote jusqu'à augmenter notre risque de subir une infection telle qu'une maladie gastrogastro-intestinale ou respiratoire, une otiteotite ou bien sûr, une infection cutanée.

    Pour arriver à cette conclusion, ils ont analysé les microbiotes de quelques volontaires. Avant de plonger dans l’eau, ceux-ci apparaissaient assez différents les uns des autres. Mais après seulement dix minutes passées à nager dans l'océan, les microbiotes des participants à l'étude étaient devenus beaucoup plus similaires.

    Selon les travaux de chercheurs de l’université de Californie, se baigner dans l’océan, ne serait-ce que dix minutes, altère la composition de la flore bactérienne présente sur notre peau. © romaneau, Pixabay License
    Selon les travaux de chercheurs de l’université de Californie, se baigner dans l’océan, ne serait-ce que dix minutes, altère la composition de la flore bactérienne présente sur notre peau. © romaneau, Pixabay License

    Des bactéries potentiellement pathogènes

    « C'est comme si nager avait nettoyé la peau des volontaires de ses bactéries pour laisser place nette et permettre l'installation de bactéries venant de l'océan », a expliqué Marisa Chattman Nielsen, chercheur à l'université de Californie (États-Unis), lors de la conférence annuelleannuelle de la Société américaine de microbiologie.

    Les chercheurs ont notamment détecté sur les peaux des nageurs, des bactéries du genre Vibrio, celui dont provient la bactérie responsable du choléracholéra. Des bactéries toujours présentes, dans la plupart des cas, six heures après la sortie de l'eau. « Cela montre que des bactéries potentiellement pathogènes pourraient ainsi élire domicile sur nos peaux. Il y avait même dix fois plus de ces bactéries sur les peaux que dans nos échantillons d'eau », précise Marisa Chattman Nielsen. De quoi trahir, semble-t-il, une affinité spécifique entre ces bactéries et la peau.