Dans une récente étude transversale, des chercheurs démontrent que nos animaux de compagnie nous ont aidés à surmonter l'épreuve du confinement en prenant soin de notre santé mentale.


au sommaire


    Chacun d'entre nous a vécu un confinement différent. Pour certains, c'était l'occasion de se retrouver en famille ou à deux. Pour d'autres, c'était une période solitaire apaisante ou difficile. Et pendant ces moments-là, nos animaux de compagnie nous ont bien aidés à surmonter le cap. C'est en tout cas les conclusions d'une enquête transversale menée par des chercheurs britanniques, irlandais et portugais et publiée dans PLOS Medicine.

    On se sent moins seul et moins triste avec un animal de compagnie

    Les chercheurs qui ont mené cette investigation voulaient répondre à quatre questions précises : 

    1. Qu'ont pensé les propriétaires d'animaux de compagnie du rôle de leurs animaux pendant la période de confinement ? 
    2. La force du lien humain-animal diffère-t-elle en fonction de l'espèceespèce animale chez les propriétaires d'animaux de compagnie ?
    3. Est-ce qu'une association existe entre la santé mentale, le bien-être et la force déclarée du lien homme-animal chez les propriétaires d'animaux de compagnie ? 
    4. Est-ce que des changements au niveau de la santé mentale et la sensation de solitude depuis le confinement sont associés à la possession d'un animal de compagnie et la force du lien humain-animal ?

    À l'aide de questionnaires standardisés, les scientifiques ont pu récolter des réponses sur les réseaux sociaux. Plus de 5.000 Britanniques ont participé à l'enquête. En moyenne, les propriétaires d'animaux de compagnie considèrent leur animal comme une source importante de support moral. La force du lien humain-animal, quant à elle, ne dépendrait pas de l'espèce. Les individus qui avaient une santé mentale délétère avant le début du confinement ont considérablement renforcé leur lien avec leur animal durant cette période. En comparant les propriétaires d'animaux à ceux qui n'en possèdent pas, les auteurs constatent aussi une prévalence moins élevée concernant la mauvaise santé mentale et la sensation de solitude durant le confinement chez ces derniers.

    Néanmoins, il n'y aurait pas eu que des côtés positifs lors de cette période. Certaines sources du milieu pédiatrique et vétérinairevétérinaire rapportent une incidence plus forte de morsuresmorsures envers les enfants et entre les animaux. Rien n'est encore publié, mais le phénomène, s'il est bien réel, devra être étudié. 

    Nos animaux de compagnie ont été des piliers de notre santé mentale durant le confinement. © pressmaster, Adobe Stock
    Nos animaux de compagnie ont été des piliers de notre santé mentale durant le confinement. © pressmaster, Adobe Stock

    Le lien humain-animal renforcé durant le confinement 

    Chez nous aussi, les animaux nous ont considérablement réconfortés. « J'étais seul confiné chez moi, je voyais juste mon fils un soir par semaine pour dîner. Dès que j'ai vu cette petite boule de poils sur le bon coin, je me suis précipité pour aller le chercher malgré le confinement obligatoire. Il partageait mon PCPC pendant que je bossais. Sa présence m'a vraiment beaucoup aidé pendant cette période », raconte Michael.

    Ragnar, le chat de Michael.
    Ragnar, le chat de Michael.

    Pour Guillaume, c'est la présence de son vieux toutou âgé de douze ans qui l'a réconforté lui, sa femme et sa fille lors du confinement. « Il a toujours été très câlin. Durant cette période, il était content car on était tout le temps à la maison. Il alternait à sa guise les phases où il s'isolait et les moments où il nous réclamait ouvertement des câlins. Cela permettait de faire des petites pauses dans le travail. C'était fort appréciable et cela nous a apporté du réconfort et du soutien moral, c'est indéniable. »

    Bouba, le chien de Guillaume.
    Bouba, le chien de Guillaume.

    Maria travaillait à l'hôpital. Elle a donc dû faire face à plusieurs décès de patients dans le service de gériatrie. « Je n'aurais jamais pu tenir sans mon chienchien. Lorsque j'étais avec lui, c'était l'unique moment de la journée où je m'évadais pour oublier la situation à l'hôpital. » Après le confinement, Maria a demandé à faire uniquement du télétravail et à se concentrer sur ses projets de recherches. « Je ne supportais plus l'idée de ne pas rester avec mon chien. Cela fait sept ans qu'il partage ma vie et nous sommes désormais plus proches que jamais. C'est mon meilleur ami, mon soutien. Nous allons partout ensemble. » Infectée par le SARS-CoV-2, Maria a donc subi un arrêt maladie. « Un jour, j'ai appris que trois patients étaient décédés. J'ai beaucoup pleuré ce jour-là. J'étais épuisée. Donc j'ai passé la journée à faire des câlins à mon chien. Désormais, c'est devenu notre routine matinale. »

    Maria faisant des câlins à son chien Chipotle.
    Maria faisant des câlins à son chien Chipotle.

    Les investigateurs notent également que le lien humain-animal pourrait être un bon indicateur pour évaluer la vulnérabilité psychologique chez les propriétaires d'animaux. Aussi, le fait que l'espèce ne joue pas un rôle majeur dans le soutien moral est, selon les chercheurs, une preuve expérimentale en faveur de l'hypothèse du tampon social qui suggère que la relation entre le soutien social et le bien-être est davantage attribuable à un processus de soutien protégeant les personnes des effets néfastes d'événements stressants plutôt qu'à un effet bénéfique global du soutien.