Les cellules cancéreuses sont des organites anarchiques qui se répliquent à tout-va. Afin d'endiguer la progression d'une tumeur, on utilise plusieurs traitements dont la chimiothérapie. Des traitements utilisés dans le but d'engendrer la mort des cellules cancéreuses. Malheureusement, des dommages collatéraux sont souvent au rendez-vous chez les cellules saines. Mais le moment où le traitement est inoculé aurait une grande importance pour le rendre plus efficace.


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    C'est une avancée importante que viennent de réaliser des chercheurs américains qui publient leur étude dans la revue Cell. Ces scientifiques ont découvert le moment propice pour maximiser les effets de la chimiothérapie en l'utilisant à des doses plus faibles. Ce serait pendant que les cellules cancéreuses sont en train de se diviser. Cela fait écho aux anciens travaux du Dr Francis Lévi concernant la chronothérapie. 

    Le saviez-vous ?

    Malgré leur mauvaise réputation croissante, la consommation raisonnable (deux fois par semaine) de produits laitiers n'est pas associée au risque de cancer, hormis à celui de la prostate avec une association plutôt faible et concernant des consommations excessives. 

    Comment cela fonctionne ? 

    Nos cellules font constamment des choix. Doivent-elles envoyer tels signaux ? Doivent-elles « se suicider » pour laisser la place à d'autres cellules ? Les cellules cancéreuses soumises à des doses non létales de chimiothérapie doivent également faire un choix crucial pour l'espérance de vie des malades : dois-je proliférer de nouveau ou au contraire décroître, vieillir et mourir ? 

    En oncologie, il existe un marqueur pour déterminer si les cellules cancéreuses sont sénescentes ou au contraire en pleine activité : la protéine inhibitrice p21. Son rôle est d'interrompre la progression du cycle cellulaire. En tout cas, c'est ce que pensaient les expérimentateurs jusqu'à présent. Sauf que dans leur expérience, les investigateurs se sont rendu compte qu'il existait une fenêtrefenêtre temporelle précise, où si la production de p21 était retardée ou au contraire aiguë, les cellules allaient se diriger vers la sénescencesénescence. En revanche, si la sécrétionsécrétion était intermédiaire, elles proliféraient de nouveau. Les auteurs appellent cela une « zone boucle d'or », en référence aux planètes Boucles d'or - une planète située dans la zone habitable de son étoileétoile - car la zone de la courbe où la p21 induit une prolifération des cellules cancéreuses ressemble curieusement à cette représentation. 

    L'effet des traitements inoculés avant, pendant ou après la division cellulaire. © Nature
    L'effet des traitements inoculés avant, pendant ou après la division cellulaire. © Nature

    À quoi servent ces résultats ? 

    Ce modèle pourrait bien servir à mieux comprendre et mieux combattre les cellules cancéreuses lors de stade spécifique du cycle cellulaire, toujours dans l'optique de guérir le patient avec le moins possible d'effets secondaires. En effet, si l'on peut moduler la prolifération des cellules cancéreuses simplement en injectant moins de traitements au bon moment, ce sera un grand pas dans la lutte contre le cancer. Mais si cette étude est une grande avancée, tout reste à faire. « Il est maintenant temps de tirer parti de ces progrès pour déterminer s'il est possible de trouver des stratégies permettant de maximiser l'efficacité de notre arsenal actuel d'agents anticancéreuxanticancéreux », précisent Yunpeng Liu et Michael T. Hemman, deux pairs des auteurs de l'étude.