Un oiseau géant de Madagascar, aujourd’hui éteint, s’est vu décerner le titre du plus gros oiseau de l’Histoire. Appartenant à la grande famille des oiseaux-éléphants, l’animal au nom évocateur, Vorombe titan, pouvait peser plus d’une demi-tonne !

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    Des paléontologuespaléontologues rectifient plus de 150 ans d'injustice en attribuant enfin le titre de plus gros oiseau du monde à son porteur légitime, un oiseau-éléphant de Madagascar appelé Vorombe titantitan, qui pesait plus d'une demi-tonne pour 3 mètres de haut. En effet, depuis 1851, la première espèce d'oiseau-éléphant jamais découverte, Æpyornis maximus, était considérée comme le plus gros oiseau : il pouvait peser jusqu'à 500 kgkg. D'ailleurs, Futura parlait récemment de cet animal dont les restes fossiles présentant des traces de boucherie indiquent qu'Homo sapiensHomo sapiens a colonisé Madagascar il y a 10.500 ans, soit 6.000 ans plus tôt que ce que l'on pensait.

    Voir aussi

    L’Homme était déjà présent à Madagascar il y a 10.500 ans

    La nouvelle espèce, Vorombe titan, pesait en moyenne 650 kg, ce qui en fait le plus gros oiseau du monde, mais pas le plus grand. Le moa de Nouvelle-Zélande, un autre oiseau géant incapable de voler, le dépassait par la taille, mais pesait significativement moins. Monstre parmi les géants, le spécimen le plus massif de Vorombe titan pourrait même avoir pesé 860 kg !

    Décrit par les chercheurs James Hansford et Samuel Turvey, de l'Institute of Zoology de Londres, Vorombe titan est en réalité un rescapé de l'Histoire. En 1894, le savant britannique Charles William Andrews l'avait pris pour un Æpyornis plus gros que la moyenne, qu'il avait nommé Æpyornis titan. Dans un article paru dans Royal Society Open Science, les paléontologues révèlent qu'il appartient en fait à un genre distinct, car la morphologiemorphologie de ses os diffère nettement de celle de toutes les espèces connues d'oiseaux-éléphants. D'où la nouvelle espèce Vorombe titan, où Vorombe signifie « gros oiseau » en malgache.

    Le saviez-vous ?

    Les oiseaux-éléphants de Madagascar étaient des oiseaux géants incapables de voler endémiques à l’île. Ils ont tous disparu durant notre ère.

    Ce revirement bouleverse complètement la taxonomietaxonomie des oiseaux-éléphants de Madagascar, qui n'avait pas bougé depuis plus de cinquante ans. Effectivement, on estimait qu'il existait jusqu'à quinze espèces, réparties en deux genres, Æpyornis et Mullerornis. Mais après avoir analysé des centaines de fossiles, James Hansford et Samuel Turvey identifient dans leur étude seulement quatre espèces, classées en trois genres (l'incertitude sur les données ne permettant pas de reconnaître davantage d'espèces).

    Morceaux de fémur de <em>Vorombe titan</em>, l’oiseau le plus gros du monde. © James Hansford, Samuel Turvey, <em>Royal Society Open Science</em>, 2018

    Morceaux de fémur de Vorombe titan, l’oiseau le plus gros du monde. © James Hansford, Samuel Turvey, Royal Society Open Science, 2018

    Vorombe titan, une nouvelle espèce identifiée parmi des centaines de fossiles

    Pour leur recherche, James Hansford et son collègue ont réalisé des mesures sur des restes fossiles appartenant à pas moins de 346 spécimens d'oiseaux-éléphants, qui sont conservés dans des musées aux quatre coins du globe. Parmi tous les fémursfémurs et autres os de la patte étudiés, 82 seulement étaient intacts. Pour traiter les autres fossiles en piteux état, les chercheurs ont recouru à un algorithme espérance-maximisation (EM) utilisé notamment dans la classification de données et le machine learningmachine learning (apprentissage automatique). Cet outil parvient à estimer la taille des parties manquantes sur les os brisés. Certains fossiles ont toutefois dû être exclus de l'étude, car ils étaient beaucoup trop endommagés.

    Les oiseaux-éléphants étaient les plus gros représentants de la mégafaune de Madagascar

    Grâce à cette analyse, les chercheurs ont pu identifier trois morphotypes distincts (ensemble des caractéristiques physiquesphysiques définissant un individu), dont deux correspondent bien aux oiseaux-éléphants déjà décrits, à savoir Æpyornis et Mullerornis. Mais le dernier, qui avait été confondu auparavant avec ses cousins, représente un nouveau genre que James Hansford et Samuel Turvey ont appelé Vorombe. Il comprend une seule espèce, Vorombe titan. Les autres espèces qui ont été reconnues par cette méthode sont : A. maximus, A. hildebrandti et M. modestus.

    L'étude menée par les chercheurs révèle également quelques informations sur l'habitat naturel des oiseaux-éléphants de Madagascar. Ainsi, on apprend que V. titan, A. maximus et M. modestus occupaient une aire de répartition très vaste et qu'ils évoluaient dans différents écosystèmes, du sud aride aux forêts et prairies qui s'étendent dans la partie centrale de Madagascar. A. hildebrandti semble, quant à lui, s'être restreint au centre de l'île.

    Répartition des quatre espèces d’oiseaux-éléphants de Madagascar identifiées dans l’étude. Les couleurs rouge, orange, vert, jaune et bleu représentent différents écosystèmes, respectivement : broussailles épineuses en milieu aride, boisé, forêt tropicale, mélange de forêts et de prairies, forêt décidue (arbres à feuilles caduques). Les cartes a, b, c et d correspondent respectivement à <em>M. modestus</em>, <em>A. hildebrandti</em>, <em>A. maximus</em> et <em>V. titan</em>, dont la présence est indiquée par des points jaunes. © James Hansford, Samuel Turvey, <em>Royal Society Open Science</em>, 2018

    Répartition des quatre espèces d’oiseaux-éléphants de Madagascar identifiées dans l’étude. Les couleurs rouge, orange, vert, jaune et bleu représentent différents écosystèmes, respectivement : broussailles épineuses en milieu aride, boisé, forêt tropicale, mélange de forêts et de prairies, forêt décidue (arbres à feuilles caduques). Les cartes a, b, c et d correspondent respectivement à M. modestus, A. hildebrandti, A. maximus et V. titan, dont la présence est indiquée par des points jaunes. © James Hansford, Samuel Turvey, Royal Society Open Science, 2018

    En révélant l'identité du plus gros oiseau du monde, les paléontologues ont placé les oiseaux-éléphants de Madagascar sous le feufeu des projecteursprojecteurs. C'est une belle mise en avant pour ces animaux qui ont peu intéressé la recherche moderne par rapport aux mammifèresmammifères de la mégafaune malgache et aux autres oiseaux géants dans le monde. Outre les oiseaux-éléphants, la Grande Île abritait, on le rappelle, des lémuriens géants et des tortuestortues géantes, tous disparus.

    « Les oiseaux-éléphants étaient les plus gros représentants de la mégafaunemégafaune de Madagascar et [..] étaient peut-être plus importants encore que les lémuriens, car les gros animaux ont un impact énorme sur l'écosystème dans lequel ils vivent », déclare James Hansford dans le communiqué de l'Institute of Zoology de Londres. « Madagascar souffre encore de nos jours des conséquences de l'extinction de ces oiseaux », ajoute-t-il.

    Partir à Madagascar avec Antoine

    Antoine et les varisAntoine sur la charrette à zébus, île Sainte-Marie de MadagascarUne remorque dans le port de l'île Sainte-Marie de MadagascarPlage de l’île aux Nattes, MadagascarZébu nageur et piroguiers, MadagascarPain de Sucre, baie de Diego-Suarez, MadagascarLes Tsingy rouges de Madagascar, près d’AntsirananaLes Tsingy rouges en détailVue aérienne de l’archipel des Mitsio, MadagascarVue aérienne de Nosy Iranja, MadagascarPirogue à voile, nord-ouest de MadagascarNettoyage d’une plage par les zébus, Nosy SabaBaobab de 800 ans de MajungaPort des boutres, Majunga, MadagascarGare de Tananarive ou AntananarivoLe palais de la reine, à TananarivePalais du Premier ministre, TananarivePetites maisons malgaches, TananariveHôtel Thermal, AntsirabeLes pousse-pousse malgachesCharrette à zébus sur la nationale 7, MadagascarMaison de briques traditionnelle, MadagascarVillage traditionnel le long de la nationale 7, MadagascarMarché aux légumes le long de la nationale 7, MadagascarScène du marché à FianarantsoaMaison traditionnelle malgacheVue aérienne du fleuve ManamboloTsingy de BemarahaAllée des baobabs, près de MonrondavaBaobabs, ou renala, à MadagascarGoélette traditionnelle malgacheVue aérienne du massif du MakayMassif du Makay, MadagascarPiscines du Relais de la reine, massif de l’IsaloAntoine dans le massif de l’IsaloLa fenêtre de l’IsaloFenêtre de l’Isalo, au soleil couchantÉtal de lamba (paréos), près de TuléarPirogues sur le sable de MadagascarAntoine et les pirogues de SarodranoPirogue des pêcheurs Vezo, prête à affronter la merPlage du massif de Lokaro, MadagascarCases dans le massif de LokaroPlage de Fort-DauphinÉtal du marché de Fort-DauphinChef de village malgache avec un œuf d’aepyornisPlantation de sisal à BerentySéchage de la fibre du sisal, BerentyRavinala, ou arbre du voyageurFleur de l’arbre du voyageurFleur de l’ylang-ylangChenilles et ylang-ylangNépenthès, fleur carnivore malgachePachypodium dans le massif de l’IsaloCaméléon à MadagascarEnfants de Nosy BeEn route vers la cérémonie de famadihana à MadagascarSourires malgaches sur la nationale 7Jeune fille maquillée à Ramena, MadagascarMaki catta, MadagascarLémur cattaLa danse du sifaka de VerreauxUn sifaka pensifSifaka sur une brancheLémur catta en plein bain de soleilLémur sifaka de CoquerelVari noir et blancLémurs bruns, MadagascarAntoine, le sifaka et le lémur brun
    Antoine et les varis

    Deux varis semblent avoir adopté Antoine... Le vari noir et blanc, de son nom scientifique Varecia varegata, est une espèceespèce de lémuriens menacée par la déforestationdéforestation. © Antoine