Pour beaucoup, la planification des vacances intègre désormais le risque de « températures caniculaires ». Le réchauffement climatique devient un critère de sélection croissant dans le choix de voyage, bien que les destinations habituelles restent toujours attractives. L'Europe du Nord a conquis de nouveaux adeptes en quête de fraîcheur.


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    Organiser des vacances responsables n'est plus une question de prise de conscience, mais une réalité. Celle de devoir composer avec de potentielles températures extrêmes lorsqu'on part en plein cœur de l'été. Désormais, plus des trois quarts des Européens adaptent leurs habitudes de vacances en fonction du changement climatiquechangement climatique.

    Est-il possible de voyager en polluant considérablement moins ? Oui, et on vous en parle dans cet épisode de Jeunes Pousses, animé par Thibault Caudron. © Futura

    Préférer un hôtel qui a engagé une réflexion pour réduire son empreinte carbone, privilégier les excursions respectueuses du bien-être animal ou des coutumes locales... Généralement, quand on aborde la question du tourisme responsable, on s'intéresse aux démarches mises en œuvre pour atténuer au maximum l'impact du tourisme tant sur l'environnement que sur une population. Et l'on demande bien souvent dans quelle mesure les voyageurs sont réceptifs à ce type d'engagements.

    Par exemple, la dernière étude du géant Booking.com sur le sujet indiquait que 45 % de vacanciers dans le monde ont conscience de la nécessité d'envisager des séjours plus en phase avec le contexte climatique. 43 % de ceux qui ont prévu des vacances responsables au cours des douze prochains mois avaient aussi confié se sentir coupables quand ils ne font pas des choix conscients par rapport à l'urgence climatique.

    Même s'il reste de nombreux adeptes de la bronzette et du farniente au soleil, d'autres destinations, plus au nord, séduisent de plus en plus un public en quête de température fraîche. © Zanni, Adobe Stock
    Même s'il reste de nombreux adeptes de la bronzette et du farniente au soleil, d'autres destinations, plus au nord, séduisent de plus en plus un public en quête de température fraîche. © Zanni, Adobe Stock

    La revanche des destinations plus fraîches

    Sauf que le critère environnemental n'est pas qu'une question de choix. C'est désormais un fait qui s'impose au moment d'organiser ses vacances, notamment quand il s'agit de se préserver de températures extrêmes. Personne n'a oublié les terribles images de l'île de Rhodes, en Grèce, l'année dernière. Personne non plus n'a omis les jours caniculaires fin août 2023. Ces souvenirs ont logiquement des conséquences sur les envies des vacances suivantes : on cherche le frais ! Une tendance qui a d'ailleurs déjà un nom : « Coolcation ».

    D'après la Commission européenne du tourisme (ETC), la demande pour des vacances en Europe du Sud est en repli de 10 % par rapport à 2022. Les vacanciers européens se tournent de plus en plus vers les lieux de villégiature du nord (13 %)) mais aussi de l'ouest (18%). Le climat est en effet le deuxième critère pour choisir une destination (13 %), juste derrière la sécurité (16 %). Il est même plus important que le fait de trouver de bonnes affaires (11 %) !

    Fuir les températures caniculaires

    In fine, 76 % des Européens disent adapter leurs habitudes de vacances en fonction du changement climatique. Et c'est particulièrement vrai pour les voyageurs de plus de 55 ans qui sont 32 % à vouloir éviter les destinations où ils subiraient des températures extrêmes.

    Pour autant, il ne faudrait pas aller trop vite en imaginant que la Grèce, le Portugal ou la Côte d'Azur perdront de leur notoriété pendant l'été. Si 16 % des Européens recherchent surtout des destinations où les températures sont stables, la demande pour les contrées européennes du sud restent encore au beau fixe (45 %), l'Espagne et l'Italie composant les premiers choix (8 % chacune), devant la France (7 %) et la Grèce (6 %). Le duo soleilsoleil et plage suscite toujours autant la convoitise : ce sont les vacances préférées de 19 % d'Européens ayant prévu un projet de ce type au cours des six prochains mois. Ceci dit, 15 % ont tout de même pris l'habitude de surveiller les prévisions météorologiques tandis que 11 % optent pour des activités en vacances qui ne dépendent pas du temps...