D’après les mesures réalisées par une centaine de GPS pendant onze ans, l’Etna glisse lentement mais sûrement vers la mer à une vitesse constante de 14 millimètres par an. Ce mouvement, bien que lent, mérite d’être surveillé et pris au sérieux en raison du risque d’effondrement.


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    L'Etna est un volcan situé en Sicile qui attire de nombreux touristes. Il est le volcan le plus actif mais aussi le plus haut d'Europe, avec 3.320 mètres d'altitude. Actuellement, il enregistre en moyenne une éruption tous les ans. Dernièrement, en mars 2017, une explosion lors d'une éruption volcanique a blessé une dizaine de personnes.

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    Entre les éruptions volcaniques, le volcan a tendance à se dilater horizontalement en partie à cause de la chambre magmatique qui gonfle. Mais ce n'est pas le seul mouvementmouvement que fait le volcan. Pour la première fois, des scientifiques ont mesuré le déplacement du volcan grâce à une centaine de stations GPSGPS posées à ses bords. L'étude a été menée par des chercheurs britanniques et français, de l'Observatoire de physiquephysique du Globe de Clermont-Ferrand. Les données géographiques ont été enregistrées pendant 11 ans, entre 2001 et 2012 et sont présentées dans un article paru dans la revue Bulletin of Volcanology.

    Les mesures indiquent que le volcan se déplace dans la direction est-sud-est, en s'affaissant sur une pente de un à trois degrés. Cela est dû au fait que le volcan repose sur une faible couche de sédiments flexibles. Avec une moyenne de déplacement de 14 millimètres par an, soit 1,4 mètre par siècle, les habitants de Giarre, la ville située entre l'Etna et la mer, n'ont pas spécialement à s'inquiéter. Notons tout de même que près d'un million de personnes vivent près de l'Etna.

    Le Piton des Neiges, à La Réunion, semble lui aussi sujet à un mouvement descendant (mais il n'est plus actif). © Markus, Fotolia
    Le Piton des Neiges, à La Réunion, semble lui aussi sujet à un mouvement descendant (mais il n'est plus actif). © Markus, Fotolia

    Un glissement lent mais inéluctable vers la mer

    Le glissement observé est lent mais semble impossible à arrêter. Il ne faudrait pas non plus que ce mouvement soit accéléré par une faillefaille. Or, les volcans qui ont tendance à glisser de la sorte risquent de s'effondrer du côté de la pente descendante. Les auteurs citent dans leur discussion d'autres volcans qui sont sujets à des mouvements descendants : le volcan Teide de Tenerife, le Piton des Neiges à La Réunion, le Colima au Mexique ou le Socompa au Chili.

    Ceux qui glissaient vers le bas de la même manière ont entraîné des glissements de terrain catastrophiques plus tard dans leur histoire.

    Bien que les effondrementseffondrements de volcans soient rares, comme leurs conséquences sont dévastatrices, cette possibilité doit tout de même être sérieusement étudiée. Dans un communiqué, John Murray, principal auteur de l'étude, a expliqué que « des études antérieures sur des volcans éteints depuis longtemps ont montré que ceux qui glissaient vers le bas de la même manière ont entraîné des glissements de terrain catastrophiques plus tard dans leur histoire. »

    Au fil des siècles et des millénaires, ce mouvement pourrait être à l'origine de catastrophes naturelles. Le chercheur ajoute : « Un mouvement constant pourrait contribuer à un important glissement de terrain le long de la côte de l'Etna, provoquant des tsunamistsunamis dévastateurs dans les régions environnantes. »

    Enfin, ce mouvement persistant posera aussi des problèmes aux volcanologuesvolcanologues pour prédire les éruptions à venir.