Le risque qu'un tsunami touche les côtes méditerranéennes est jugé très élevé selon l'Unesco dans un communiqué du 22 juin. L'organisme étend en conséquence son programme de préparation aux tsunamis jusqu'en Méditerranée.
Lorsque l'on évoque les tsunamis, notre esprit se remémore immédiatement les images dramatiques de la catastrophe de décembre 2004 qui a fait plus de 200.000 morts autour de l'océan Indien. Cependant, des tsunamis peuvent se produire sur toutes les côtes du monde, y compris en France. La Conférence des Nations unies sur les océans se tient cette semaine à Lisbonne, au Portugal, et l'une des grandes annonces est le déploiement mondial du programme Tsunami Ready (Préparation aux tsunamis).
Ce programme se traduit par la formation d'ici 2030 de l'ensemble des populations côtières susceptibles d'être menacées par cette catastrophe naturelle. Comme le précise l'Unesco, « donner l'alerte ne suffit pas : pour sauver des vies, il faut aussi que les populations sachent quels sont les gestes à adopter pour se protéger ».
80 tsunamis se sont déjà produits en France
Il se produit en moyenne 7 tsunamis par an. Selon la base de données du BRGM, 80 tsunamis se sont produits entre 1564 et 2011 (fin de l'étude) sur la France métropolitaine et territoires d'outre-mer : 29 en Méditerranée, 6 dans l'océan Atlantique, 13 en Manche et mer du Nord, 13 dans la mer des Caraïbes, 5 dans l'océan Indien, et 14 dans l'océan Pacifique. Les côtes méditerranéennes et antillaises sont donc particulièrement exposées au risque de tsunami.
Sur ces 80 tsunamis répertoriés, la plupart sont d'origine sismique (35) et volcanique (7). Des zones comme la Nouvelle-Calédonie et Tahiti sont très vulnérables en raison de l'activité sismique de l'océan Pacifique.
Mais le bassin méditerranéen est également une zone à risque en raison de séismes sous-marins entre l'Afrique du Nord, l'Italie et la Corse. Ce type de séismes a le potentiel pour générer un tsunami sur les côtes du sud-est de la France, en particulier sur la Corse et la Côte d'Azur. Selon l'Unesco, « les statistiques montrent que la probabilité d'une vague de tsunami de plus de 1 mètre en Méditerranée dans les 30 prochaines années est proche de 100 % ».
Les zones déjà touchées dans le passé seront à nouveau frappées
Déjà expérimenté auprès de 40 communautés dans 21 pays, dans les régions des Caraïbes, du Pacifique et de l'océan Indien, le programme Tsunami ready va être étendu à l'échelle mondiale, aux milliers d'autres communautés côtières vulnérables. En Méditerranée, les îles grecques de Kos et Samos, mais aussi Alexandrie en Égypte, ont déjà commencé à appliquer le programme. L'activité du volcan Stromboli inquiète particulièrement : ce volcan très actif des îles éoliennes au nord de la Sicile, a tout à fait la capacité de déclencher un tsunami sur le sud de l'Italie et au-delà.
« Le principe général est que là où il y a eu un tsunami, il y aura un tsunami », selon Bernardo Aliaga, expert océan pour l'Unesco. En août 2004, la baie de Marseille a été touchée par un faible tsunami d'intensité 2 sur 6 sur l'échelle de Sieberg, de même que la côte du Var en juin 1909, mais la côte méditerranéenne française a encore été concernée en juillet 1899, en septembre 1860, en 1843, et en 1817, entre autres.
Pour être prête face à un risque de tsunami, une ville doit avoir élaboré un plan de réduction des risques de tsunami, cartographié les zones à risque, sensibilisé et éduqué le public, mais aussi créé des cartes d'évacuation et des affichages publics.
Tsunami : hauteur des vagues La carte des hauteurs atteintes montre que le littoral de Sumatra a été frappé par des vagues hautes d'environ 10 mètres alors que des régions plus éloignées du Sri Lanka et de la Thaïlande ont du faire face à des vagues de moindre ampleur, mais hautes tout de même de 4 mètres. De l'autre côté de l'océan Indien, la Somalie et les Seychelles ont également été affectées par des vagues de 4 mètres 8 heures après que les premières vagues du tsunami aient frappé Sumatra. Crédits : NOAA Pacific Marine Environmental Laboratory et http://www.flashespace.com
Images satellites de l'île de Phuket Ces trois images satellites de l'île de Phuket (Thaïlande) ont été acquises par l'instrument Aster du satellite EOS Terra de la NASA. La scène couvre une région de 27 kilomètres. L'image acquise le 31 décembre 2004 montre les dégâts provoqués par le tsunami le long de la côte de l'île et permet de mieux se rendre compte des effets des vagues sur la végétation du bord de la côte. La correspondance entre la carte des dégâts et les données altimétriques est parfaite dans les parties moyenne et supérieure de l'image et indique une hauteur d'eau d'environ 10 mètres lors de l'inondation. Au sud, les données d'altitude correspondent à une surface atteinte beaucoup plus importante que les dommages réels, mais l'érosion subie par la vague avançant dans les terres fausse les estimations théoriques. Crédits : ASTER NASA / GSFC / METI / ERSDAC / JAROS & U.S. / Japan / ASTER Science Team SRTM NASA / JPL / NGA et http://www.flashespace.com