En 1950, nous étions 2,6 milliards d'humains sur Terre. Aujourd'hui, nous sommes presque 8 milliards, une valeur qui sera atteinte avant la fin de l'année, selon les Nations Unies. La population continue d'augmenter, mais les ressources non. Comment l'humanité peut-elle survivre face à cette croissance démographique ?


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    Au début de notre ère, la population mondiale s'élevait à environ 250 millions d'habitants. Selon l'Institut national d'études démographiques (Ined), il aura fallu 1.800 ans pour atteindre le milliard à partir de ce moment-là, puis 127 ans pour doubler la population et passer à 2 milliards en 1927, puis seulement 47 ans pour doubler à nouveau et passer cette fois à quatre milliards en 1974. Depuis, le taux d'accroissement semble stable : le nombre d'habitants sur Terre augmente d'un milliard tous les 12 ans. Ainsi, nous en sommes aujourd'hui à presque 8 milliards d'êtres humains, les dernières données étant à 7.953.950 habitants. Pourtant, la quantité de ressources sur Terre n'augmente pas, si bien que le jour du dépassement s'avance d'année en année, un jour symbolique dans l'année qui marque le moment où les humains ont consommé plus de ressources que ce que la Terre peut fournir en une année. Comment survivre durablement face à cela ? Et que va devenir l'humanité ?

    Nous serons probablement 11 milliards d'humains d'ici 2100

    En cause pour cette augmentation : le développement. Un terme global qui désigne à la fois l'augmentation des richesses, une meilleure sécurité, de meilleurs systèmes de santé, une baisse de la mortalité infantile et une augmentation du taux de natalité... en moyenne car cela n'est pas le cas partout, l'humain vit dans de meilleures conditions qu'il y a quelques centaines d'années. Mais, cette augmentation n'est bien sûr pas sans conséquences. On parle de surpopulation lorsque le nombre d'habitants est en excès par rapport à ce que peut supporter l'habitat, c'est-à-dire à la fois la fourniture des ressources nécessaires pour la pérennité de l'espèce, et la capacité de se réparer face aux agressions causées par l'espèce. De nombreux endroits sur Terre sont alors surpeuplés d'humains. Voire la Terre entière, si l'on considère l'extinction de nombreuses espèces et la destruction progressive des écosystèmes.

    Prévoir alors une évolution de la population globale est pratiquement impossible. Des chercheurs s'y attellent, en créant de nombreux modèles, chacun avec des hypothèses différentes. Ils se basent sur de gigantesques quantités de données, qui recensent la population, la fertilité, le taux de mortalité infantile mais aussi la migration, tout cela pour des centaines de pays. Les prédictions des trois derniers sont ensuite utilisées pour estimer l'évolution du nombre de personnes dans chaque pays, puis dans le monde en général. Le dernier rapport des Nations unies prévoit ainsi qu'en 2100, la population aura atteint les 11 milliards !

    L'évolution de la population depuis 1950 et jusqu'à 2100. © Nations unies
    L'évolution de la population depuis 1950 et jusqu'à 2100. © Nations unies

    La surpopulation, lourde de conséquences

    Quelles conséquences aurait cette augmentation ? L'un des premiers à s'être posé la question fut Thomas Malthus, un économiste anglais qui publia l'Essai sur le principe de population en 1798 dans lequel il discute, à une époque où la pauvreté s'accroît en Angleterre, des conséquences néfastes d'une trop grande augmentation du nombre d'habitants. Selon lui, « la population croît géométriquement, mais la production alimentaire croît arithmétiquement » : les ressources s'additionnent tandis que les personnes se multiplient. Pour lui, seules deux solutions possibles découlent de ce problème : limiter les naissances, ou produire plus. 

    Le manque de ressources se ferait tout d'abord sentir par l'eau. Actuellement, une personne sur cinq n'a pas d'accès à l'eau potable. Un chiffre qui risque fortement d'augmenter. De même pour la nourriture, répartie inégalement. S'ajoute à cela la question de l'énergieénergie : être plus nombreux avec un rythme de vie signifie produire plus de nourriture, mais surtout plus d'énergie. Dans le cas où le niveau de vie se maintient à celui qu'il est actuellement. Or, dans les pays en cours de développement, la consommation d'énergie par habitant augmente. Avec tout ça, enfin, la pollution. Elle découle indirectement de tous ces paramètres, et tue de plus en plus de personnes chaque année. Une étude de l'Université d'Harvard a calculé qu'une mort sur cinq dans le monde est causée par la pollution aux particules fines qui proviennent des combustionscombustions liées à des exploitations industrielles, et de l'agricultureagriculture.

    Mais nous sommes voués à diminuer en nombre

    Mais cette situation d'augmentation démographique pourrait ne pas durer. Notamment par toutes ces raisons qui causeraient de nombreux morts ou des guerres pour les ressources. De plus, l'histoire a montré que les populations des pays développés tendaient à se stabiliser : en cause, l'augmentation du niveau de vie et un meilleur accès à l'éducation et la contraceptioncontraception. On fixe le seuil de remplacement des générations à 2,1 naissances par femme : or, en Europe, le taux de natalité diminue depuis 1950, et est déjà bien inférieur à ce seuil. En 2015, on comptait 1,5 enfant par femme en moyenne dans l'Union européenne. Le Japon, la Chine, le Canada et l'Inde sont aussi sous ce seuil. À l'inverse, les pays en développement augmenteront leur population à l'avenir, avec un taux de natalité qui demeure élevé, avec une mortalité infantile qui diminue. D'où une possibilité de descente, à terme, de la population mondiale. Des études imaginent même que la population pourrait redescendre sous le milliard d'ici 2200 ! En supposant une augmentation du niveau de vie, donc une forte baisse du taux de natalité.

    Selon les Nations unies, le taux de natalité pourrait descendre sous le seuil de remplacement d'ici la fin du siècle. © Nations unies
    Selon les Nations unies, le taux de natalité pourrait descendre sous le seuil de remplacement d'ici la fin du siècle. © Nations unies