Ils mangent plus de viande, roulent plus de kilomètres, prennent davantage l’avion… Les hommes sont de gros consommateurs de biens peu vertueux en matière de gaz à effet de serre.


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    On savait déjà que les femmes sont plus vulnérables que les hommes au changement climatique, « en grande partie parce qu'elles représentent la majorité des pauvres dans le monde et dépendent davantage des ressources naturelles menacées », selon l’ONU. Une situation d'autant plus injuste que ces messieurs sont les premiers responsables de ce changement climatique, comme le montre une nouvelle étude parue dans le Journal for Industrial Ecology. Menée en Suède, celle-ci a analysé la consommation des hommes et des femmes célibataires pour 217 produits et a calculé les émissionsémissions de gaz à effet de serre engendrées par cette consommation. Résultat : pour un niveau de consommation à peu près équivalent (2 % supérieur), les hommes émettent 16 % de CO2 en plus, soit 10 tonnes par an contre 8,5 tonnes pour les femmes.

    Émissions totales de gaz à effet de serre liées à la consommation de trois types de ménages en Suède (personne moyenne, homme célibataire et femme célibataire) © Annika Carlsson Kanyama, <em>Journal for Industrial Ecology</em>, 2021 - traduction C.D
    Émissions totales de gaz à effet de serre liées à la consommation de trois types de ménages en Suède (personne moyenne, homme célibataire et femme célibataire) © Annika Carlsson Kanyama, Journal for Industrial Ecology, 2021 - traduction C.D

    « Les habitudes de consommation sont très stéréotypées, atteste dans The Guardian Annika Carlsson Kanyama, principale auteure de l'étude. Les femmes achètent davantage de produits de décorationdécoration, de vêtements et de services de santé, tandis que les hommes dépensent plus en essence, mangent plus de viande, et consomment plus d'alcoolalcool et de tabac ».

    Les hommes dépensent 70 % de plus pour des biens intensifs en émissions de gaz à effet de serre

    Au total, les hommes dépensent 70 % de plus pour des biens intensifs en émissions de gaz à effet de serre (GES), rapporte l'étude. Les dépenses des hommes dans les transports et les voyages sont ainsi beaucoup plus élevées que pour les femmes. En nourriture, malgré une consommation plus élevée de viande chez les hommes, les niveaux sont assez équivalents car les femmes achètent beaucoup de produits laitiers qui sont également émetteurs de CO2 (la production d'un litre de lait entier émet 1,63 kgkg d'équivalent CO2 dans l'atmosphère selon le WWF).

    C’est à 65 ans que l’on pollue le plus

    En 2011, une précédente étude avait montré que le pic d'émissions de CO2 se situait à l'âge de 65 ans, juste avant la retraite, avec 14,9 tonnes d'émissions par personne, contre moins de 8 millions de tonnes pour un jeune de 20 ans. Les retraités ont tendance à moins se déplacer et à acheter moins de vêtements, de voituresvoitures ou de meubles, soulignent les auteurs. En revanche, les émissions de chauffage et d'électricité augmentent, mais sans compenser les baisses des autres postes. En France, la donne pourrait toutefois être différente car le pouvoir d'achat des retraités est bien supérieur à celui des actifs. En 2014, un tiers des nuitées de tourisme en France ont été réalisées par des plus de 62 ans et les plus de 65 ans sont les premiers acheteurs de voitures neuves.

    Pour sauver la planète, faites moins d’enfants !

    Mais au bout du compte, ce sont quand même les femmes qui ont les clés du réchauffement climatique en main. Car le meilleur moyen de réduire les émissions de CO2, c'est... de faire moins d'enfants. Selon une étude de 2017 (toujours suédoise), avoir un enfant de moins permet d'éviter entre 23.700 et 117.700 tonnes d'équivalent CO2 par an, contre 1.000 à 5.300 tonnes pour une vie sans voiture ou 300 à 1.600 tonnes pour devenir végétarienvégétarien.