L’extinction massive de la fin du Crétacé a eu raison de bien des espèces, dont les dinosaures, ce qui a ouvert un boulevard aux mammifères. Cette vision est trop simple, expliquent des chercheurs. Pour eux, les mammifères marsupiaux ont été laminés et les placentaires en ont profité.
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Il y a 65 millions, la TerreTerre a connu un événement catastrophique qui a fait disparaître un grand nombre d'espècesespèces végétales et animales en peu de temps. C'est la crise Crétacé-Paléogène, ou crise Crétacé-Tertiaire, notée K-T. L'astéroïdeastéroïde tombé à ChicxulubChicxulub, au Mexique, est le coupable désigné par la plupart des paléontologuespaléontologues, même si l'énorme activité volcanique lors des éruptions du Deccan est mise en cause également. La suite est connue : les dinosaures non aviens disparaissent des couches géologiques ultérieures. Les mammifèresmammifères, eux, présents depuis longtemps, mais peu diversifiés, s'en donnent à cœur joie et se diversifient en multiples espèces.

Thomas Williamson (New Mexico Museum of Natural History and Science, Albuquerque, États-Unis) et ses collègues ont étudié les séries de fossilesfossiles de mammifères du CrétacéCrétacé à la lumièrelumière de la phylogénétiquephylogénétique. Dans article de la revue Zookeys, ils entendent démontrer que les métathériens ont bien failli disparaître en même temps que les dinosauresdinosaures et les multiples autres espèces victimes de cette extinction de masseextinction de masse. Le groupe (ou cladeclade) des métathériens comprend tous les marsupiaux actuels, c'est-à-dire ces mammifères dont les femelles accueillent leur progéniture dans une poche où le développement se termine.

Différenciés depuis déjà une centaine de millions d'années, les euthériens et les métathériens n'ont pas vécu de la même manière la crise K-T (le trait vertical rouge). Les premiers ont bien résisté et se sont diversifiés tandis que les seconds ont vu le nombre d'espèces chuter pour repartir ensuite mais sans jamais rattraper les euthériens. © D'après Thomas E. Williamson <em>et al.</em>, <em>ZooKeys</em>, 2014

Différenciés depuis déjà une centaine de millions d'années, les euthériens et les métathériens n'ont pas vécu de la même manière la crise K-T (le trait vertical rouge). Les premiers ont bien résisté et se sont diversifiés tandis que les seconds ont vu le nombre d'espèces chuter pour repartir ensuite mais sans jamais rattraper les euthériens. © D'après Thomas E. Williamson et al., ZooKeys, 2014

Mammifères contre mammifères

Ce groupe était très diversifié durant tout le Crétacé, soulignent les chercheurs, particulièrement dans le nord de la Laurasie, ce supercontinentsupercontinent séparé de l'autre, appelé Gondwana. Et le nombre d'espèces a brutalement chuté à la fin du Crétacé, au moment de l'extinctionextinction massive. Ensuite, les marsupiaux n'ont jamais retrouvé leur variété d'antan. C'est au contraire les euthériens, actuellement représentés par les mammifères placentaires (comme les humains, les baleines et les souris), qui se sont puissamment diversifiés juste après l'extinction massive du Crétacé.

Ce travail ne bouleverse pas l'histoire des vertébrésvertébrés terrestres mais il précise un moment particulier de l'histoire des mammifères, dont de nombreuses espèces n'ont pas survécu à cette crise de la fin du Crétacé.