Une étude menée dans des réserves ghanéennes établit un lien entre extinction et comportement d'accouplement chez les mammifères. Cela pourrait remettre en question certaines priorités de la politique de conservation.

au sommaire


    Les bisons par exemple, chez lesquels quelques mâles monopolisent un grand nombre de femelles, constituent un groupe en développement alors que les antilopesantilopes monogames, tels que le dik-dik, sont au contraire en déclin. Or les conservationnistes avaient tendance à se préoccuper des grandes espècesespèces telles que le bison, perçu comme plus vulnérable car ayant besoin notamment de plus d'espace pour se développer.

    En ce qui concerne les raisons pour lesquelles la monogamie constituerait un désavantage, plusieurs hypothèses sont avancées par l'écologiste Justin Brashares, de l'University of British ColumbiaColumbia, (Vancouver, Etats-Unis), qui a mené l'étude. Les petits groupes seraient plus exposés face aux chasseurs. Par ailleurs, dans une population, si tous les animaux vivent en couples, lorsqu'un mâle est tué, la femelle demeure sans possibilité de s'accoupler.

    Brashares a analysé les données du recensement de 41 espèces de mammifèresmammifères sur les trente dernières années. Il a calculé la probabilité pour une espèce de disparaître d'une des six réserves du Ghana en intégrant des facteurs de risque tels que la taille de la réserve, la dimension, le régime et le comportement de l'animal. Le plus grand facteur de risque, déjà connu par ailleurs, est l'isolement géographique de populations d'animaux qui, de ce fait, n'accueillent pas suffisamment de membres à même de les "régénérer". Le deuxième facteur de risque le plus important mis en en évidence serait la vie sexuelle.

    Les conservationnistes commencent à réaliser que la connaissance du comportement est fondamentale dans la compréhension de l'extinction des espècesextinction des espèces, déclare William Sutherland, de l'University of East Anglia (Norwich, Royaume-Uni). D'autres traits comportementaux auraient aussi des conséquences importantes en termes de préservation des espèces. Il en est ainsi du comportement social, qui intervient par exemple dans la transmission de maladies.