Les vacanciers et habitants de la région Paca pourront dès ce 1er juillet consulter des prévisions sur le risque de présence des méduses Pélagie dans les eaux de baignades. Ils peuvent déjà, s'ils le souhaitent, aider les chercheurs en leur transmettant des observations. Jellywatch.fr risque de trouver une place de choix dans les favoris de nombreux navigateurs. 

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    Véritable hantise pour de nombreux touristes, les méduses ont pris l'habitude de faire parler d'elles durant les mois d'été, notamment lorsqu'elles arrivent en grandes quantités sur des plages. La Méditerranée ne subit en aucun cas une invasion par ces animaux gélatineux, mais il est vrai qu'ils prolifèrent un peu plus que la normale depuis le début des années 2000. 

    Des chercheurs de l'observatoire océanologique de Villefranche-sur-Mer (OOV), dans les Alpes-Maritimes, s'emploient depuis de nombreuses années à comprendre cette problématique. Le principal sujet d'étude est la Pélagie Pelagia noctiluca, un cnidaire prédateur particulièrement urticant. Plusieurs paramètres pourraient expliquer ses apparitions massives en été : des conditions météorologiques particulières, l'existence d'un courant marin bordant le littoral et la présence de vents puissants. 

    Des hivers et printemps doux favoriseraient par exemple la remontée du planctonplancton vers la surface. Or, cette source de nourriture est particulièrement appréciée par les Pélagies. Le courant marin nord-méditerranéen serait quant à lui impliqué dans le transport des animaux, les prenant au large et les amenant à proximité des côtes (entre l'Italie et Saint-Tropez). Les chercheurs s'emploient donc à prédire sa force et sa direction, mais la tâche n'est pas aisée car ces paramètres fluctuent continuellement. Finalement, les vents jouent également un rôle prépondérant. De puissants flux d'airair venant de l'est provoquent bien souvent une arrivée rapide des médusesméduses sur les plages, lorsqu'elles sont dans les parages. Un phénomène identique se déroule avec un vent d'ouest, mais l'invasion se fait cette fois après un délai de plusieurs jours. Ne peut-on pas utiliser toutes ces données ?

    Près de 70.000 brûlures de méduses ont été recensées aux Baléares durant l'été 2006. En 2008, près de 300 baigneurs ont dû être soignés pour les mêmes raisons rien qu'à Antibes en seulement six semaines. © Martina Ferrarris, Jellywath.fr

    Près de 70.000 brûlures de méduses ont été recensées aux Baléares durant l'été 2006. En 2008, près de 300 baigneurs ont dû être soignés pour les mêmes raisons rien qu'à Antibes en seulement six semaines. © Martina Ferrarris, Jellywath.fr

    Vers une prévision de l’arrivée des méduses

    Les chercheurs essaient depuis de nombreuses années de récolter un maximum d'informations à propos de tous ces facteurs et des liens les unissant avec les méduses. Les données ont alors été utilisées pour créer puis améliorer un modèle informatique. Quel est son but ? Tout simplement de prévoir l'apparition massive des cnidaires dans les eaux de baignade de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, dans un premier temps.

    Les touristes pourront dès ce 1er juillet se connecter sur le site Jellywatch.fr afin de consulter les prévisions d'arrivée de méduses publiées par l'observatoire d'océanologie, juste après s'être renseignés sur la météométéo de leur lieu de villégiature.

    Mais il ne s'agit pas de la seule vocation du site. Le public peut dès à présent transmettre des informations sur la présence des méduses sur diverses plages. Ce système permettra aux scientifiques d'améliorer, en croisant leurs prévisions avec des observations concrètes, la qualité de leur modèle pour l'année prochaine.