Il n’a jamais fait aussi chaud pour un mois de juillet dans notre Atlantique Nord. Mais pas que dans notre Atlantique Nord. La vague de chaleur marine est aujourd’hui presque mondiale. Elle touche 44 % de nos océans. Et cela ne devrait pas s’arrêter là…


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    Nos océans surchauffent. Normal, répondront certains. Celui que les scientifiques appellent El NiñoEl Niño est de retour. Et c'est bien l'un de ses effets. Il réchauffe naturellement nos océans. Oui, mais, remarquent les experts de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAANOAA, États-Unis), « en plus de 30 ans d'enregistrements, nous n'avons jamais été témoins d'une pareille situation ».

    Le saviez-vous ?

    Les scientifiques définissent une vague de chaleur marine comme une anomalie régionale mensuelle de la température de surface de la mer qui se classe dans les 10 % des mois les plus chauds par rapport à la moyenne 1991-2020.

    Par « pareille situation », comprenez des vagues de chaleur marines qui se produisent simultanément dans de vastes régions du monde. Du Pacifique à la mer du Japon, en passant par l'Atlantique, le golfe du Mexique, le sud océan Indien et même l'océan Austral. Selon les dernières estimations de la NOAA, pas moins de 44 % des océans du monde seraient touchés. Mais les experts soulignent aussi que sans les effets du réchauffement climatique anthropique, seulement 25 % des mers seraient aujourd'hui concernées. Ce qui placerait seulement le mois de juin écoulé au 13e rang des mois de juin les plus chauds depuis 1991.

    Image du site Futura Sciences
    Les prévisions de vagues de chaleur marines : en haut, sans l’effet d’amplification du réchauffement climatique anthropique et en bas, avec. © NOAA
    Les prévisions de vagues de chaleur marines : en haut, sans l’effet d’amplification du réchauffement climatique anthropique et en bas, avec. © NOAA

    Bientôt la moitié des océans en surchauffe

    Et c'est d'autant plus critique que contrairement à ce qui se passe au-dessus de terres, les vagues de chaleurchaleur marines peuvent durer des mois. Voire des années. Déjà, les experts de la NOAA tentent de nous projeter jusqu'en octobre 2023. Ils estiment qu'alors, près de 50 % des océans du monde pourraient être touchés. N'épargnant pas les aires marines protégées, comme le soulignait très récemment une étude américaine.

    Des morts massives dans les populations de poissons, de mammifères marins ou d'oiseaux, le blanchiment des coraux, la prolifération d'alguesalgues nuisibles. Ce ne sont que quelques exemples des conséquences que les vagues de chaleur marines peuvent avoir pour les écosystèmesécosystèmes. Elles peuvent aussi mener au développement de puissantes tempêtes tropicalestempêtes tropicales. Mais de ce point de vue là au moins, la présence d’El Niño pourrait s'avérer salvatrice. Car le phénomène a tendance à déchirer ces tempêtes avant même qu'elles s'intensifient. Affaire à suivre...