La chaleur va s'intensifier de manière exceptionnelle ces prochains jours avec de nombreux records en prévision. Ces fortes chaleurs continuent d'aggraver la situation de sécheresse et le risque d'incendie est désormais présent sur la quasi-totalité de la France. Explications.
[EN VIDÉO] Vague de chaleur ou canicule: quelle différence ? L’été, on entend parler de pics de chaleur, de vagues de chaleur et de canicule. La différence ne saute pas aux yeux, mais elle entre en compte pour les alertes météo ou les plans de vigilance en matière de santé.
Plusieurs records de chaleur mensuelle ont déjà été battus ces derniers jours en France, avec 31,7 °C à Montmorillon dans la Vienne et à La Pointe de la Hague dans la Manche avec 26,6 °C mardi. La barre symbolique des 30 °C a été franchie sur de nombreuses grandes villes du nord et du sud du pays.
Mais ces prochains jours, la chaleur va à nouveau s'intensifier, et cette fois-ci, de manière réellement exceptionnelle pour un mois de mai. L'anticyclone bloqué en Europe est à l'origine d'un dôme de chaleur en Espagne (40 °C ces jours-ci), avec une remontée d'air chaud en provenance du Sahara vers la France. Le record officiel de chaleur est de 36,2 °C à Dax le 30 mai 1996, et cette valeur pourrait être dépassée d'ici ce week-end : on prévoit jusqu'à 37 °C localement sur le sud-ouest du pays en fin de semaine. Les moyennes de saison des températures au sol seront dépassées de plus de 10 °C (et de plus de 15 °C concernant la masse d'air en altitude).
Une anomalie extrême prévue entre vendredi et dimanche sur le sud de la France au niveau de la masse d'air à 850 hPa (1500 m) avec +17/+18°C par rapport aux normales.
— Keraunos (@KeraunosObs) May 17, 2022
Il fera probablement jusqu'à 37°C loc. voire un peu plus avec possibilité d'approcher le record national de mai. pic.twitter.com/U0JW9rD9tw
Cette période de chaleur, qui n'atteint pas les seuils de canicule, devrait durer jusqu'à vendredi sur la moitié nord du pays et jusqu'à la fin du week-end au sud, selon la position d'une goutte froide qui pourrait venir perturber le temps et peut-être le rafraîchir dimanche. Mais des conditions météo chaudes et sèches sont encore prévues de manière durable pour la semaine prochaine. Si la situation météo se confirme, ce mois de mai 2022 pourrait être le plus chaud jamais enregistré en France !
Idem pour les trois jours consécutifs d'indicateur >=22°C : c'est encore possible, mais plus improbable que probable. Il est même encore possible qu'il n'y ait finalement aucun jour avec indicateur >=22°C cette semaine.https://t.co/ismUzCE4kw
— Gaétan Heymes (@GaetanHeymes) May 18, 2022
Ensoleillement record et risque d'incendie quasi-généralisé
Au 16 mai, l'ensoleillement parisien pour 2022 atteint 750 heures et 48 minutes selon Météo France, un record à cette époque de l'année, dépassant le précédent de 2020. Cet ensoleillement dépasse la normale de près de 40 % en région parisienne, la faute à ces blocages anticycloniques fréquents et durables qui apportent un temps anormalement calme et lumineux sur la moitié nord.
La sécheresse sévit sur les trois quarts du pays et le risque d'incendie est « élevé », à « extrême », sur de nombreuses zones du sud-est, mais aussi sur l'ouest, et même jusqu'au bassin parisien ! Le risque d'incendie est présent sur la quasi-totalité du pays, et ce risque est « moyen » à « élevé » sur les trois quarts de notre territoire selon Copernicus. Ces derniers jours, des incendies ont déjà été signalés dans une forêt de l'Oise à proximité du bassin parisien, mais aussi près de Rennes en Bretagne, dans le Cantal, et dans le Doubs.
Un dôme de chaleur s'installe sur la France : à quoi faut-il s'attendre ?
Article de Karine Durand, publié le 13/05/2022
Un épisode de fortes chaleurs, avec un ressenti humide suffocant, va toucher la France entre ce dimanche 15 et jeudi 19 mai : le thermomètre pourrait grimper jusqu'à 35 °C localement avec un ressenti de 40 lié à l'humidité.
Après un premier coup de chaleur estival entre le lundi 9 et le mercredi 11 mai, le mercure va à nouveau grimper en France ces prochains jours. Les 10 et 11 mai derniers, la moyenne des températures maximales à l'échelle de la France avait atteint 26,5 °C mardi et 25,9 °C mercredi. Quelques records décadaires de températures minimales, les valeurs enregistrées au cours de la nuit, ont même été battus. Mais ces quelques jours de chaleur n'ont pas atteint les seuils des mois de mai 1998, 1992, et 1976 marqués par des températures bien plus élevées qu'en 2022.
Chaleur et humidité suffocantes au programme
Le dôme de chaleur qui se met à nouveau en place à partir de dimanche pourrait cette fois donner lieu à des températures approchant ou battant des records mensuels de chaleur. La présence d'un vaste anticyclone va piéger la chaleur qui remonte du sud, en particulier sur le sud-ouest. Dès la fin du week-end, la chaleur va s'étendre à la moitié nord, et les maximales atteindront 25 à 32 °C ; le temps restera par contre plus frais vers les côtes de la Manche. Ces températures se situeront 8 à 10 °C au-dessus des moyennes de saison. Cette chaleur va s'intensifier entre mardi et jeudi : les 30 °C seront dépassés sur une grande partie du pays, et localement 35 °C dans le sud-ouest, des valeurs dignes du mois d'août. Les nuits seront également comparables à celles de l'été, avec jusqu'à 19 °C dans les grandes villes, avant un rafraîchissement à partir de vendredi.
Ce mois de mai risque de devenir très remarquable tant l'anomalie chaude est prévue persister, au moins les 10 prochains jours. Après une pause relative lundi, retour d'anomalies importantes (+8/+10°C vers 1500 m).
— Keraunos (@KeraunosObs) May 12, 2022
Des records mensuels pourraient être battus la semaine prochaine. pic.twitter.com/AEkrBa3QPL
Mais un autre paramètre météo va entrer en jeu, l'humidité. Dans une ambiance orageuse (qui pourra localement faire chuter le mercure plus tôt que prévu), le taux d'humidité sera élevé pendant toute cette période de chaleur. Au sud-ouest du pays, le ressenti atteindra probablement 40, et avec une sensation lourde, voire suffocante en pleine ville. Malgré quelques averses orageuses, ces conditions anticycloniques vont continuer à aggraver la sécheresse en cours.
Pourquoi parler d'#Humidex?
— Guillaume Séchet (@Meteovilles) June 24, 2019
Cet indice a été inventé en Amérique pour différencier la chaleur sèche de la chaleur humide, beaucoup plus nocive pour le corps. 2003 fut une canicule sèche, contrairement à celle à venir. A T°C égale, la chaleur est donc plus difficile cette année. pic.twitter.com/Rqlv8ZZen3