Chez les animaux, être inoffensif est souvent synonyme de fin prématurée... Certaines espèces n'hésitent donc pas à copier l'apparence de cousins toxiques pour être évités par les prédateurs. Un mimétisme que les scientifiques ont pour la première fois repéré chez quelques individus d'une même espèce !


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    Avez-vous déjà confondu la couleuvre faux-corail et le serpent corail ? Si c'est le cas, vous vous êtes laissé piéger par le mimétisme batésien : une stratégie de camouflage chez les espèces inoffensives qui consiste à adopter le motif et les couleurscouleurs dits « d'avertissement » d'espèces nocives afin d'échapper aux prédateurs, qui les évitent. Un tel phénomène a récemment été observé chez Zelendoperla, un petit moucheron translucidetranslucide plus connu sous le nom de « perle » ou « mouche de pierre ». Parmi la population de ce plécoptère très répandu en Nouvelle-Zélande, quelques individus ont été repérés, arborant les pattes jaunes et le corps noircorps noir d'un insecte toxique produisant du cyanure : Austroperla cyrene.

    Une mutation rare au sein d'une même espèce

    Une première, d'autant que la plupart du temps, le phénomène de mimétisme est général : si l'on reprend l'exemple de notre couleuvre faux-corail, tous les individus de l'espèce affichent la jolie palette de couleurs du serpent corail. Mais alors, comment expliquer cette variation au sein d'une même espèce ? D'après les auteurs de l'étude parue dans Molecular Ecology, la réponse tient en un mot : la mélaninemélanine ! Tous les moucherons dont l'apparence a évolué étaient ceux qui présentaient le plus haut taux de mélanine. Ils étaient aussi les plus appétents pour les prédateurs, d'où une présence sélective plus forte ! Les individus dont le gènegène responsable du mélanisme - une mutation qui donne leur couleur noire à certaines espèces - est actif ont donc de meilleures chances de s'en sortir dans des régions où l'on note une forte présence d'Austroperla cyrene. Une façon « élégante » de survivre, selon les chercheurs, et qui met en avant le rôle conservé de certains gènes chez les insectes.