Une pétition en ligne depuis décembre 2021 a déjà été signée par plus de cinquante lauréats du prix Nobel. Il s'agit d'un appel en faveur d'un « Dividende Mondial de la Paix » qui en pratique implique que tous les États membres des Nations unies acceptent une réduction commune de 2 % de leurs dépenses militaires annuelles. L'argent épargné serait en partie alloué à un fonds mondial pour la lutte contre le changement climatique, les pandémies et l'extrême pauvreté.


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    En 2018, Futura vous a relayé l’appel de 200 scientifiques et artistes, catalysé par l'astrophysicien Aurélien Barrau, en compagnie de l'actrice Juliette Binoche, afin de faire prendre conscience de l’urgence de changer de trajectoire pour l’Humanité face au réchauffement climatique et autres catastrophes écologiques en cours.

    Cette fois-ci, nous avons décidé de relayer la tribune qu'accompagne une pétition déjà signée par de nombreux prix Nobel, comme Roger Penrose, Giorgio Parisi ou James Peebles et autres célébrités des mathématiques, soutenue par le Dalaï-Lama, et qui appelle à des négociations globales vers une réduction des dépenses militaires mondiales. Les ressources s'amenuisant pour une Humanité à la population grandissante et demandant un niveau de vie acceptable pour tous, il est clair que nous ferions mieux de commencer à désengager des sommes folles dépensées pour la course aux armements et à faire sérieusement baisser les risques de conflit qui ne font qu'augmenter sur la trajectoire économique, climatique et écologique que nous poursuivons encore.

    La pétition peut être signée par tout le monde.

    La tribune ci-dessous est à l'initiative et sous la coordination de deux physiciensphysiciens théoriciens, Carlo Rovelli dont Futura a présenté récemment un de ses derniers ouvrages, et Matteo Smerlak.

    « Les dépenses militaires mondiales ont doublé depuis 2000. Elles approchent les 2.000 milliards de dollars US par an, et augmentent dans toutes les régions du monde. Les gouvernements subissent des pressionspressions pour augmenter les dépenses militaires parce que d'autres le font. Le mécanisme de rétroaction entretient une course aux armements en spirale - un gaspillage colossal de ressources qui pourrait être utilisé beaucoup plus judicieusement.

    Les courses aux armements passées ont souvent eu le même résultat : des conflits meurtriers et destructeurs. Nous avons une proposition simple pour l'Humanité : les gouvernements de tous les États membres de l'ONU devraient négocier une réduction commune de leurs dépenses militaires de 2 % par an pendant cinq ans.

    La justification de la proposition est simple :

    • Les nations adverses réduisent leurs dépenses militaires, ce qui augmente la sécurité de chaque pays, tandis que la dissuasion et l'équilibre sont préservés.
    • L'accord contribue à réduire l'animosité, diminuant ainsi le risque de guerre.
    • De vastes ressources - un « dividende de la paix » pouvant atteindre 1.000 milliards de dollars d'ici 2030 - sont mises à disposition.

    Nous proposons que la moitié des ressources libérées par cet accord soient allouées à un fonds mondial, sous la supervision de l'ONU, pour faire face aux graves problèmes communs de l'humanité : pandémiespandémies, changement climatiquechangement climatique et extrême pauvreté.

    L'autre moitié reste à la disposition des gouvernements.

    Tous les pays disposeront donc de nouvelles ressources importantes. Certains d'entre eux peuvent être utilisés pour réorienter les fortes capacités de recherche des industries militaires vers des applicationsapplications pacifiques dont le besoin est urgent.

    L'Histoire montre que des accords pour limiter la prolifération des armes sont réalisables : grâce aux traités SALTSALT et START, les États-Unis et l'Union soviétique ont réduit de 90 % leurs arsenaux nucléaires depuis les années quatre-vingt. De telles négociations peuvent réussir parce qu'elles sont rationnelles : chaque acteur bénéficie de la réduction des armements de ses adversaires, l'Humanité dans son ensemble aussi. L'Humanité est confrontée à des risques qui ne peuvent être évités que par la coopération. Coopérons, au lieu de nous battre entre nous ».

    • Hiroshi Amano (Nobel de physiquephysique)
    • Peter Agre (Nobel de chimiechimie)
    • David Baltimore (Nobel physiologie ou médecine)
    • Barry C. Barish (Nobel de physique)
    • Martin L. Chalfie (Nobel de chimie)
    • Steven Chu (Nobel de physique et ancien secrétaire américain à l'énergieénergie)
    • Robert F. Curl Jr. (Nobel de chimie)
    • Johann Deisenhofer (Nobel de chimie)
    • Jacques Dubochet (Nobel de chimie)
    • Gerhard Ertl (Nobel de chimie)
    • Joachim Frank (Nobel de chimie)
    • Sir Andre K. Geim (Nobel de physique)
    • Sheldon L. Glashow (Nobel de physique)
    • Carol Greider (Nobel de physiologie ou médecine)
    • Harald zur HausenHarald zur Hausen (Nobel de physiologie ou médecine)
    • Dudley R. Herschbach (Nobel de chimie)
    • Avram Hershko (Nobel de chimie)
    • Roald Hoffmann (Nobel de chimie)
    • Robert Huber (Nobel de chimie)
    • Louis J. Ignarro (Nobel de physiologie ou médecine)
    • Brian Josephson (Nobel de physique)
    • Takaaki Kajita (Nobel de physique)
    • Tawakkol KarmanKarman (Nobel de la paix)
    • Brian K. Kobilka (Nobel de chimie)
    • Roger D. Kornberg (Nobel de chimie)
    • Yuan T. Lee (Nobel de chimie)
    • Jean-Marie Lehn (Nobel de chimie)
    • John C. Mather (Nobel de physique)
    • Eric S. Maskin (Nobel d'économie)
    • May-Britt Moser (Nobel de physiologie ou médecine)
    • Edvard I. Moser (Nobel de physiologie ou médecine)
    • Erwin Neher (Nobel de physiologie ou médecine)
    • Sir Paul Nurse (Nobel de physiologie ou médecine et ancien président, Royal Society)
    • Giorgio Parisi (Nobel de physique)
    • Jim Peebles (Nobel de physique)
    • Sir Roger PenroseRoger Penrose (Nobel de physique)
    • Edmund S. Phelps (Nobel d'économie)
    • John C. Polanyi (Nobel de chimie)
    • H. David Politzer (Nobel de physique)
    • Sir Venki Ramakrishnan (Nobel de chimie et ancien président, Royal Society)
    • Sir Peter Ratcliffe (Nobel de physiologie ou médecine)
    • Sir Richard J. Roberts (Nobel de physiologie ou médecine)
    • Michael Rosbash (Nobel de physiologie ou médecine)
    • Carlo Rubbia (Nobel de physique)
    • Randy W. Schekman (Nobel de physiologie ou médecine)
    • Gregg Semenza (Nobel de physiologie ou médecine)
    • Robert J. Shiller (Nobel d'économie)
    • Stephen Smale (Médaille Fields)
    • Sir Fraser Stoddart (Nobel de chimie)
    • Horst L. Störmer (Nobel de physique)
    • Thomas C. Südhof (Nobel de physiologie ou médecine)
    • Jack W. Szostak (Nobel de physiologie ou médecine)
    • Olga Tokarczuk (Nobel de littérature)
    • Srinivasa S.R. Varadhan (Prix Abel)
    • Sir John E. Walker (Nobel de chimie)
    • Torsten Wiesel (Nobel de médecine)

     

    • Mohamed H. A. Hassan (Président, Académie mondiale des sciences)
    • Annibale Mottana (Président, Académie nationale italienne des sciences)
    • Roberto Antonelli (Président, Académie italienne Lincean)
    • Patrick Flandrin (Président, Académie française des sciences)
    • Anton Zeilinger (Président, Académie autrichienne des sciences)