Plusieurs centaines de dauphins se seraient échoués sur les plages de la côte atlantique, rien qu’en une semaine ! Après des députés et la LPO qui alertaient déjà fin janvier, ce sont finalement trois associations qui ont réussi à faire réagir le Conseil d’État sur une situation dramatique causée par la pêche intensive, une victoire prometteuse.


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    Comme Futura le rapportait notamment en février dernier, la situation des échouages de petits cétacés depuis la fin de l'année 2022 est catastrophique. Parmi les cadavres relevés par Pelagis, observatoire de la vie marine, beaucoup comportaient des blessures qui laissaient deviner que le triste sort des cétacés avait vraisemblablement été causé par des engins de pêche à grande échelle. Les méthodes de pêche non-sélectives de ces navires font beaucoup de victimes collatérales, notamment ces mammifères marins qui meurent noyés dans les filets, faute de pouvoir remonter respirer à la surface. 

    Un dauphin commun à bec court (<em>Delphinus delphis</em>) échoué sur une plage. Un nombre considérable de cétacés victimes de la pêche industrielle n'atteignent jamais les côtes et ne peuvent être comptabilisés. © Didier San Martin
    Un dauphin commun à bec court (Delphinus delphis) échoué sur une plage. Un nombre considérable de cétacés victimes de la pêche industrielle n'atteignent jamais les côtes et ne peuvent être comptabilisés. © Didier San Martin

    La justice au secours des petits cétacés

    Le 20 mars, le Conseil d'État s'est enfin prononcé sur la question et a ordonné au gouvernement de prendre des mesures pour tenter d'enrayer le phénomène dans le golfe de Gascogne. Il avait été appelé à agir par trois associations de défense de l'environnement : France Nature Environnement, Défense des milieux aquatiques, et Sea Shepherd France. Les mesures que le gouvernement doit prendre sous 6 mois visent à protéger trois espèces de petits mammifères marins : le grand dauphingrand dauphin, le dauphin commun, et le marsouin communmarsouin commun, dont les deux dernières sont les plus menacées. Les captures mortelles dues aux activités de pêche dépassent chaque année depuis 2018 la limite maximale qui permettrait de préserver efficacement ces espèces, contrairement à ce que prévoit le droit européen de la pêche.

    Il existe bien des dispositifs acoustiques qui se fixent à la coque des bateaux pour repousser les cétacés, que le gouvernement avait jusque-là privilégiés, mais ils sont insuffisamment déployés et efficaces pour atteindre les objectifs de préservation de ces animaux. Le Conseil d'État a donc ordonné la fermeture de zones de pêche dans le golfe de Gascogne après avoir examiné les données scientifiques recueillies. C'est un soulagement pour de nombreux défenseurs de l'environnement, et une lueur d'espoir pour les espèces marines menacées

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