Pénuries alimentaires, terres improductives, disparitions d'espèces animales et végétales. Autant de fléaux en chaîne que dénoncent aujourd'hui l'Organisation des Nations Unis au cours de la huitième "Journée mondiale de lutte contre la désertification".

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    La désertification concerne 6 millions d'hectares de terres productives par an. En tout, 3500 millions d'hectares sont touchés par la désertification dans le monde. Des chiffres qui font frémir mais qui ont pour principal détracteur l'abattage des forêts par les agriculteurs, notamment dans les zones tropicales. Un abattage trop systématique et surtout excessif qui conduit à la dégradation des sols et à la désertification.

    Les usines occidentales coupables ?

    Mais les agriculteurs ne semblent pas les seuls mis en cause. Selon des recherches australiennes et canadiennes publiées dans le New Scientist le 13 juin dernier, la sécheresse au Sahel dans les années 80 serait également le fait des émissionsémissions de soufresoufre des industries et centrales thermiques américaines et européennes. Ces émissions massives de dioxyde créeraient des aérosols capables de modifier la composition des nuagesnuages et empêchant ainsi la pluie de tomber.

    Une théorie que développe Leon Rotstayn du CSIRO, l'institut de recherche australien, et Ulrike Lohmann de l'université de Dalhousie à Halifax (Canada). Ces deux chercheurs en veulent pour preuve de leurs investigations le refroidissement de la surface terrestre au nord par rapport au sud. Les pluies tropicales se seraient alors déplacer vers le sud de l'Afrique, privant le Sahel de pluie. Toutes ses hypothèses découlent d'un modèle informatique qui a simulé l'impact des émissions de dioxyde de soufre des années 80 sur la formation des nuages.

    Les deux chercheurs s'appuient également sur des données. Entre 1972 et 1975, puis 1984 et 1985, le Sahel a connu une baisse de 20 à 50% des précipitationsprécipitations, entraînant la mort d'un million de personnes. Aujourd'hui même si la région souffre moins de la sécheresse, la désertification reste importante. Pour l'ONU, environ « 60 millions de personnes » auront quitté la région du Sahel dans les vingt prochaines années.

    Caroline Idoux - Futura-Sciences, Paris.