Les températures enregistrées par près de 6.000 stations météorologiques sont maintenant disponibles dans Google Earth, après avoir gratuitement téléchargé l’interface requise. Ainsi, le public peut désormais se renseigner sur l’évolution de notre climat en différents points du globe avec facilité. Voilà une belle initiative qui rend ainsi plus transparent le travail mené par les climatologues, notamment sur le réchauffement climatique.

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    Dans le monde, des milliers de stations météorologiques enregistrent chaque jour, et souvent depuis des décennies, divers paramètres de température. Ils servent notamment à établir des statistiques mensuelles, saisonnières ou annuelles pour caractériser les conditions climatiques rencontrées en un site donné. Depuis quelques années, toutes ces informations sont centralisées dans diverses bases de donnéesbases de données exploitées par les climatologuesclimatologues dans le cadre de leurs travaux, notamment pour tenter de mieux prévoir le réchauffement climatique à partir des événements du passé.

    L'une d'entre elles est notamment compilée par le Met Office et l'unité de recherche climatique de l'université d'East Anglia (Royaume-Uni) : la Crutem 4, pour Climatic Research Unit Temperature version 4. Elle est librement téléchargeable, notamment dans un souci de transparencetransparence par rapport aux débats en cours sur la hausse mondiale des températures. Cependant, leur lecture se révèle peu attrayante pour le commun des mortels. Partant de ce constat, T. Osborn et P. Jones ont eu une idée simple, mais ô combien efficace : afficher les informations dans Google Earth.

    Ils ont donc développé une interface dans le langage KML (pour Keyhole Markup Language) qui, une fois gratuitement téléchargée puis ouverte avec le logiciellogiciel, recouvre les continents d'un damier rouge et vert. Comme décrit dans la revue Earth System Science Data, les casses mesurent 5° de longitude et de latitude. Lorsqu'elles sont colorées, cela signifie qu'elles abritent au moins l'une des 6.000 stations météorologiques répertoriées. Si l'on clique sur l'une d'entre elles, une fenêtrefenêtre s'ouvre avec une courbe des anomalies de température annuelle en son centre, sachant que la référence est une valeur moyenne établie pour la période comprise entre 1961 et 1990. Mais il est possible d'aller encore plus loin. 

    Toutes les zones colorées en rouge ou en vert abritent au minimum une station météorologique. Il est donc possible d’y suivre l’évolution des températures par le passé, comme ici au Groenland. © Google Earth

    Toutes les zones colorées en rouge ou en vert abritent au minimum une station météorologique. Il est donc possible d’y suivre l’évolution des températures par le passé, comme ici au Groenland. © Google Earth

    Plus de 20.000 graphiques de température disponibles

    La même fenêtre propose également une liste des stations présentes dans la surface couverte. Il est alors possible de zoomer dessus, puis d'obtenir les températures moyennes mensuelles, saisonnières ou annuelles qui les caractérisent. Au total, près de 20.000 graphiques sont accessibles par le biais de l'interface. Pour certains sites, comme l'observatoire d’Uccle en Belgique, les données remontent de manière continue jusqu'en 1850.

    De l'aveu même des chercheurs, la base de données doit contenir des erreurs, tant elle est grande et que ses entrées sont parfois anciennes. Ainsi, les visiteurs repérant des étrangetés sont invités à remonter leurs découvertes auprès de l'équipe chargée du projet. Grâce à leur participation, la base de données Crutem4 pourrait encore gagner en précision.

    En revanche, inutile de signaler le mauvais emplacement d'une station sur les images satellites. Dans l'état actuel des choses, les chercheurs n'ont pu intégrer qu'une décimale des coordonnées géographiques de ces installations, ce qui fait qu'elles sont placées sur les cartes avec une précision de l'ordre de quelques kilomètres. Enfin, quand une case n'est pas colorée, comme c'est parfois le cas au-dessus du Sahara, cela signifie simplement qu'aucune donnée n'est disponible. Alors à vos souris, et bonne découverte des températures du globe et de leur évolution passée !