Il y a quelques années, les chercheurs ont découvert que les champignons génèrent des signaux électriques. Aujourd’hui, ils avancent que ces signaux pourraient correspondre à des sortes de « mots » qui leur permettent de rester en contact étroit les uns avec les autres.


au sommaire


    Un champignon, tout le monde le sait, ça ne parle pas. Mais devons-nous réellement en être si sûrs ? Des chercheurs de l’université de l’ouest de l’Angleterre suggèrent aujourd'hui que non. Selon eux, les champignons s'envoient, les uns les autres, des signaux électriques qui pourraient s'apparenter à des « mots ». Le tout au travers de longues structures filamenteuses souterraines. Les hypheshyphes qui constituent le mycélium. Un peu comme nos cellules nerveuses se transmettent des informations.

    Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont procédé à une analyse mathématique des signaux électriques générés par quatre espèces de champignons. Des champignons enoki (Flammulina velutipes), des champignons à branchies fendues (Schizophyllum commune), des champignons fantômes (Omphalotus nidiformis) et des champignons à chenilleschenilles (Cordyceps militaris). Les chercheurs ont placé des microélectrodes au cœur des filaments qui constituent leur mycélium.

    Les chercheurs ont identifié 50 « mots » dans le langage des champignons. Même si la plupart n’en utilisent qu’une vingtaine. Les champignons à branchies fendues semblent être ceux qui génèrent les « phrases » les plus complexes. © Lebrac, Wikipédia, CC <em>by-SA</em> 3.0
    Les chercheurs ont identifié 50 « mots » dans le langage des champignons. Même si la plupart n’en utilisent qu’une vingtaine. Les champignons à branchies fendues semblent être ceux qui génèrent les « phrases » les plus complexes. © Lebrac, Wikipédia, CC by-SA 3.0

    Encore des preuves à faire

    Ils ont observé que les pics de signaux électriques enregistrés forment préférentiellement comme des trains d'activité. Un peu comme si les champignons s'exprimaient à l'aide d'un langage comprenant une cinquantaine de « mots ». Des « mots » qui, en plus, semblent se distribuer d'une manière étonnamment similaire à la manière dont ils le font dans les langues humaines.

    Les chercheurs envisagent que cette manière de communiquer sert à maintenir l'intégritéintégrité des champignons. Ou à signaler de nouvelles sources de nourriture ou au contraire des obstacles ou des dangers inattendus. Avant d'en avoir la certitude, il faudra encore que d'autres preuves soient réunies. Les spécialistes nous mettent en garde. Ne vous attendez donc pas encore tout de suite à voir apparaître la langue « champignons » sur « Google traduction » ! Mais ces travaux pourraient ouvrir la voie à quelques innovations. Comme les circuits électroniques qui intègreraient... des champignons.