À la surprise générale, une truffe qui poussait dans la terre d'un toit végétalisé a été découverte. Comment est-elle arrivée là ? C'est un mystère. Quoi qu'il en soit, cela démontre notre méconnaissance des écosystèmes urbains… et leur potentiel.

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    Une truffe sauvage a été découverte en plein Paris, sur le toit végétalisé d'un hôtel, a annoncé vendredi le Muséum national d'histoire naturelleMuséum national d'histoire naturelle. « C'est la première fois qu'un tel champignon est trouvé à l'état sauvage dans Paris intramuros », affirme le muséum dans un communiqué.

    Le champignon noir, d'environ 21 grammes, avait élu domicile sur une terrasseterrasse végétalisée à quelques pas de la tour Eiffel. « Nous avons trouvé cette truffe lors de travaux de plantation de houblonshoublons en creusant le sol. Elle était entre 15 et 20 cm de profondeur auprès des racines d'un charmecharme », explique à l'AFP Frédéric Madre, chercheur au Centre d'écologie et des sciences de la conservation (Muséum/CNRS/UMPC) et découvreur du champignon.

    Cette truffe, comestible, est une « brumale », Tuber brumale, une espèce qui pousse d'ordinaire dans les mêmes régions que la truffe noire du Périgord (Tuber melanosporum). C'est un champignon plus habitué aux sols secs et calcaires qu'aux terrasses des villes, mêmes végétalisées. Son goût ? Cela restera un mystère. « Nous ne l'avons pas goûtée car elle fait l'objet d'analyses à l'Institut de systématique, évolution, biodiversité », avoue le chercheur.

    La truffe brumale découverte sur un toit de Paris a été confiée pour étude au Muséum national d'histoire naturelle. © MNHN, AFP

    La truffe brumale découverte sur un toit de Paris a été confiée pour étude au Muséum national d'histoire naturelle. © MNHN, AFP

    De la trufficulture à Paris ?

    Selon le communiqué, cette découverte montre « la méconnaissance actuelle des écosystèmes urbains » et pose de nombreuses questions : comment ce champignon est-il arrivé là ? Quelles sont les conditions microclimatiques particulières qui lui ont permis de se développer là, au pied de la tour Eiffel ? Cette étonnante découverte prouve que les toiturestoitures végétalisées représentent « des écosystèmesécosystèmes à fort potentiel pour la biodiversité urbaine », souligne le muséum.

    Selon Marc-André Selosse, de l'Institut de systématique, évolution, biodiversité, on ne rencontre cette truffe qu'en climat méditerranéenclimat méditerranéen, mais le sol et l'exposition du toittoit de l'hôtel ont réussi à reproduire ces conditions. Pour ce spécialiste, « cela pourrait se reproduire », et il se peut même que l'on puisse cultiver des truffes sur les toits de Paris.

    Outre concourir à la préservation et à la reconquête de la biodiversité en ville, les toitures végétalisées participent à l'isolationisolation des bâtiments et, en cas de caniculecanicule, elles permettent de réduire la température. Véritables éponges, ces tapis de verdure peuvent également absorber entre 30 à 50 % des eaux de pluie et soulager ainsi la collecte et le traitement des eaux de ruissellement.