Au cœur d'une ruche d'abeille à miel, une seule reine trône. Elle est la seule à pouvoir donner naissance. Des chercheurs se sont penchés sur le lien entre la possibilité d'enfanter, et le régime alimentaire des larves... Et si, jusqu'à présent, nous regardions ce problème dans le mauvais sens ?
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Depuis la fin des années 1890, les scientifiques pensaient qu'une larve d'abeille devenait reine grâce à un actif biologique, présent dans la gelée royalegelée royale dont elle est nourrie. Après plus d'un siècle, force est de constater que cet actif n'a toujours pas été identifié. Et peut-être qu'il n'existe pas. Dans une étude publiée dans Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, des chercheurs étayent une autre hypothèse : l'influence de la quantité de nourriture.
Ils ont nourri des larves d'Apis mellifera selon neuf régimes alimentaires, variant en quantité de gelée royale et de sucressucres, pour observer l'impact de la gelée royale. Mais ceux-ci ont également différé en quantité globale de nourriture. Un des régimes a même été octroyé ad libitum, c'est-à-dire à volonté. Une fois les larves devenues adultes, les chercheurs ont comparé leur niveau de royauté grâce à des outils statistiques. Puisqu'ils avaient pu déterminer qu'une composante expliquait 64,4 % des différences entre les reines, fertiles, et les ouvrières, stériles.
La capacité de reproduction serait induite par le régime alimentaire
Et le verdict est tombé. La teneur en gelée royale et en sucres n'a eu aucun effet significatif sur la royauté des abeilles. Par contre, la quantité totale de nourriture a grandement joué ! Les quantités importantes ont induit des traits caractéristiques des reines. Et les larves nourries ad libitum étaient très similaires aux reines qu'ils ont prises comme point de comparaison.
Or, chez les abeilles solitaires, qui seraient les ancêtres des abeilles sociales comme Apis mellifera, toutes les abeilles femelles peuvent se reproduire. Les chercheurs en déduisent que les reines ne seraient pas alimentées pour devenir reines, mais plutôt que les ouvrières perdraient leur capacité de reproduction (et d'autres caractéristiques) par restriction alimentaire. Et peut-être par l'ingestioningestion de moléculesmolécules inhibant le développement des ovairesovaires.