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Décor appliqué sur les meubles et objets, la marqueterie se réalise à l'aide de feuilles de placage d'une épaisseur comprise entre 3/10 et 50/10, selon la nature de celui-ci (déroulé, tranché, scié). Il est constitué de différentes essences de boisbois et/ou de matériaux comme l'étainétain, l'argentargent, la paille, le marbremarbre, la pierre, la nacre, le galuchat (cuir de poissonpoisson) pour créer des différents motifs géométriques, en trompe l’œil, floral...
Cet art prend sa source dans le savoir-faire de la civilisation égyptienne antique. À cette époque, le procédé de l'intarse (Torsia Certosina ou intarsia) consistait à creuser le bois pour incruster de petits morceaux d'ivoire, de pierres précieusespierres précieuses, de pâte de verre... Tombée dans l'oubli, c'est au XIVe siècle à Sienne que la marqueterie renaît. Au XVe siècle, les Florentins, passés maîtres dans cet art, développent la technique du frisage (Tarsia Geometrica). Celle-ci consiste à assembler des éléments géométriques afin de réaliser des décors en trompe-l'œil.
Un art en perpétuelles évolutions
En France, la marqueterie est importée par François 1er (grand admirateur des réalisations italiennes) et voit apparaître les métiers de décorateur sur bois et de marqueteur. La marqueterie de bloc (Tarsia a Toppo) voit le jour. Cette nouvelle technique permet de répéter à l'envie le même motif en assemblant par collage des baguettes de bois, puis en les découpant en tranche. C'est au XVIIe, puis XVIIIe siècle, que la marqueterie prend son envol, sous l'impulsion des marqueteurs d'Augsbourg, dont la technique par superposition (Tarsia a Incastro) a été rendu célèbre par André-Charles Boulle, l'emblématique ébéniste de Louis XV. Cette technique de fabrication portant depuis son nom, consiste à superposer deux feuilles de placage dont le contrastecontraste tranche et à les à découper simultanément.
La perce, une innovation majeure
La technique évoluant, la marqueterie fait appel depuis la seconde moitié du XVIIIe siècle à la technique dite « élément par élément ». Dans le principe, elle reprend le concept du puzzle, chaque composant étant découpé séparément. Plus proche de nous, la seconde partie de XXe siècle voit apparaître en 1984 une toute nouvelle technique mise au point par Georges Vriz : la perce. Ici, il s'agit de superposer les différentes couches (jusqu'à 6) poncées à des endroits pré-définis. Résultat, le bois offre des transparencestransparences jusque-là impossible à réaliser.
Du ciseau à bois à la découpe laser
L'utilisation du ciseau à bois a laissé la place progressivement au Bocfil, une petite scie emblématique en forme de U. Dans la trousse à outils prennent place scie à placage, affiloir, précelles, cutter, scalpel et réglet en inoxinox. La découpe des pièces, une scie à chantourner ou à l'aide d'une machine de découpe au laser. Côté matériaux, ébénistes amateurs et professionnels peuvent facilement se procurer auprès de sites spécialisés des feuilles de placage dans des essences comme le platane, le palissandre, l'orme, le merisiermerisier... Des produits qui n'ont rien en commun avec les « placages » thermocollants disponibles en grande surface de bricolage et qui s'appliquent avec un fer à repasser.