Le secteur du bâtiment et de la construction représente 21 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et cela ne va pas aller en s'arrangeant puisque l'ONU prévoit un doublement des surfaces construites et de la consommation de matières premières. Réunis lors du Forum mondial Bâtiments et Climat, tous les acteurs de ce secteur d'activités, qu'ils soient publics et privés, se sont enfin réunis autour de la question climatique afin d'accélérer la décarbonation du secteur du bâtiment.


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    Au moins 70 pays se sont engagés vendredi à revoir et adapter les façons de construire des bâtiments afin de freiner le réchauffement climatique, tout en protégeant le bâti des aléas qui se multiplient, ont annoncé l'ONU et le gouvernement français.

    Comment rendre le secteur du bâtiment plus éco-responsable ? On en discute avec Antoine Boudon de la startup Agyre, qui encourage l'économie circulaire dans la construction. © Futura

    Les ministres de l'environnement ou de la constructionconstruction des pays signataires - dont les États-Unis et l'Arabie saoudite, mais pas la Chine - ont adopté une « déclaration de Chaillot », du nom du palais à Paris dans laquelle elle a été finalisée, lors du premier Forum mondial bâtiments et climat organisé par l'agence des Nations unies pour l'environnement, et le gouvernement français.

    Normes, réglementations environnementales, financements immobiliers, matériaux, énergieénergie... L'objet est à la fois de décarboner l'industrie du bâtiment, fortement émettrice de gaz à effet de serre responsable de l'élévation des températures mondiales. Il s'agit aussi de rendre le bâti plus résilientrésilient face aux tempêtes, inondations et canicules qui se multiplient, notamment dans les pays du Sud les plus vulnérables.

    Le bâtiment enfin réuni autour de la question climatique 

    Pour la première fois, tout ce que la Planète compte de bâtisseurs, architectesarchitectes, ingénieurs, bureaux d'étude, industriels des matériaux ou de la construction, diplomates ou bailleurs de fonds internationaux étaient réunis ensemble depuis jeudi autour de la question climatique.

    Il y a urgence. La construction est un secteur « où les émissionsémissions mondiales de gaz à effet de serre continuent d'augmenter » et qui « n'est pas sur la bonne voie pour parvenir à la décarbonation d'ici 2050 », ni pour respecter l'accord de Paris sur le climat adopté en 2015, indique la déclaration. Or, l'ONU prévoit un doublement des surfaces construites d'ici à 2060 dans le monde ainsi qu'un quasi-doublement de la consommation de matièresmatières premières, dont la majorité seraient dévolues à la construction.

    Actuellement, le secteur est responsable de 21 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et de 37 % des émissions de CO2 liées à l'énergie. Il représente aussi 34 % de la demande énergétique et capte la moitié de la consommation mondiale de matières premières, selon la déclaration. Par ailleurs, 100 milliards de tonnes de déchets de la construction sont générés par les démolitions et rénovationsrénovations chaque année, la plupart non réutilisés, et 35 % d'entre eux terminent dans des zones d'enfouissement.

    À Nantes, le plus grand hôpital en construction d'Europe emploie du béton bas carbone. © CLAIRE ROBICHE / AFPTV, AFP
    À Nantes, le plus grand hôpital en construction d'Europe emploie du béton bas carbone. © CLAIRE ROBICHE / AFPTV, AFP

    Les normes de construction font souvent défaut

    D'ici 2060, le doublement des surfaces bâties devraient ajouter plus de 230 milliards de mètres carrés bâtis. En Afrique, elles pourraient tripler, et même quadrupler dans les pays à urbanisation rapide, indique le document. En 2021, si 40 % des pays (79 sur 196) disposaient d'un code de l'énergie, seulement 26 % disposaient de normes de construction obligatoires, souligne le document.

    Parmi les engagements pris par les participants figure la priorité donnée à la rénovation sur la construction neuve pour minimiser l'utilisation de ressources non renouvelables, et maximiser l'efficacité énergétique. 

    Il faudra économiser l'eau et l'énergie, réduire autant que possible les installations de climatisation en privilégiant la circulation d'airair à l'intérieur des bâtiments, mais aussi développer la formation de la main d'œuvre pour réaliser cette tâche titanesque.