Le réchauffement climatique est une réalité. Mais atteindre les 50 °C à Paris, tout de même, cela semble un peu fort, non ? Pas tant que ça, répondent aujourd’hui des chercheurs, modèles physiques à l’appui.


au sommaire


    Depuis plusieurs mois, une consultation en ligne interroge les moyens à mettre en œuvre pour faire face à un réchauffement de +4 °C. Elle doit servir de base à l'élaboration d'un nouveau Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC). Et le résultat publié aujourd'hui dans Environmental Research Letters par des chercheurs du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE) de l'Institut Pierre Simon Laplace devrait lui aussi être pris en compte. Parce qu'il conclut -- « dans le pire scénario » certes, mais tout de même -- que, sous l'effet du réchauffement climatique anthropique, les températures pourraient atteindre les 50 °C... à Paris !

    50 °C à Paris pendant une vague de chaleur

    Rappelons qu'avec le réchauffement climatique, les scientifiques annoncent que les vagues de chaleur vont augmenter aussi bien en fréquence, qu'en intensité et en duréedurée. Or elles sont de ces événements météorologiques extrêmes qui impactent le plus les organismes vivants. Il apparaît donc particulièrement important de comprendre jusqu'où elles peuvent faire grimper les températures.

    La méthode traditionnelle d'évaluation des risques de tels événements climatiques extrêmes repose sur des statistiques et sur celle que les chercheurs appellent la théorie des valeurs extrêmes. Les chercheurs du LSCE, eux, se sont appuyés sur une approche basée sur la physiquephysique. Une approche qui mène à penser que l'estimation statistique maximale est probablement sous-estimée de plusieurs degrés.

    Des phénomènes d’amplification font monter la température à 50 °C à Paris

    Ils ont, pour en arriver à cette conclusion, étudié la façon dont la température maximale évolue dans des conditions anticycloniques, passées et présentes. Comme celles qui ont fait grimper la température de Paris à un niveau record de 42,6 °C en 2019. Les chercheurs observent qu'alors que la température maximale imposée par la circulation atmosphériquecirculation atmosphérique en moyenne altitude change assez peu au fil du temps, les températures maximales au sol augmentent fortement. Le résultat, probablement, de phénomènes locaux d'amplification comme l'assèchement des sols. Un assèchement lié l'augmentation des températures moyennes dans un contexte de réchauffement climatique.