De gré ou de force, la France doit se préparer au plus vite à une hausse des températures de +4 °C d'ici la fin du siècle, d'après les dernières prévisions climatiques. Le Ministère de la transition écologique vient de dévoiler un plan d'atténuation et d'adaptation au réchauffement climatique. Le point sur les grandes questions que soulève ce plan.

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Après les pôles, l'Europe de l'ouest est la zone du monde qui se réchauffe le plus, devant même l'Asie. La France a connu une sécheresse historique en 2022, et des restrictions d'usage de l'eau ont à nouveau été mises en place, dès le printemps, dans certains départements du sud-est, ainsi qu'en Ile-de-France.  « Nous devons tous agir, et agir vite. Nous n’avons pas un instant à perdre », a annoncé la Première ministre Elisabeth Borne lundi 22 mai devant le Conseil national de la transition écologique (CNTE).

 

À quelle vitesse se réchauffe la France ?

Le réchauffement de la France atteint déjà +1,7 °C par rapport au niveau préindustriel (contre une moyenne de +1,1 °C dans le monde. Le gouvernement s'attend pour le futur à atteindre :

  • +2 °C en 2030,
  • +2,7 °C en 2050,
  • +4 °C en 2100.

Quelles sont les conséquences d'un réchauffement à +4 °C ?

Un tel niveau de réchauffement sera accompagné d'une cascade d'événements auxquels ils sera difficile de s'adapter. Par exemple : des vagues de chaleur qui pourront durer deux mois ou plus dans le sud de la France, en moyenne 50 nuits tropicales (plus de 20 °C) par an dans le nord du pays et 90 dans le sud, la disparition quasiment totale des glaciers français avec un impact majeur sur la biodiversité et l'eau, des épisodes de pluies intenses dans le nord de la France avec un risque fréquent d'inondations, des pénuries d'eau régulières tout au long de l'année, des grandes villes en partie ou en totalité invivables à cause de la chaleur, comme Paris.

Quels sont les grands objectifs de ce nouveau plan ?

L'objectif principal est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France de -55 % d'ici 2030 (par rapport au niveau de 1990), un projet très ambitieux au regard de l'évolution actuelle : aujourd'hui, la France en est à 25 % de réduction. La France devra émettre 270 millions de tonnes de CO2 équivalent par an (MtCO2e/an) au maximum, contre 408 millions en 2022. « Ceci implique un doublement du rythme annuel de réduction des émissions», a précisé la Première ministre, soit -4,7 % chaque année d'ici 2030. Rappelons que les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 2,5 % en 2022.  

Qui va devoir faire des efforts ?

Une baisse aussi drastique implique forcément un changement radical de mode de vie, mais les plus grands efforts seront demandés auprès des entreprises. Madame Elisabeth Borne a expliqué que « la moitié de l’effort sera accompli par les entreprises, notamment les grandes entreprises, un quart par l’État et les collectivités et le dernier quart par les ménages ». Le secteur le plus visé est celui des transports, avec le développement des véhicules électriques. D'autres projets devraient essentiellement concerner les particuliers, comme l'élimination des chaudières au fioul.

Quelles sont les mesures annoncées ?

Alors que le gouvernement avait annoncé que ce nouveau plan serait constitué de mesures concrètes, et non pas de simples recommandations, la déception a été au rendez-vous : aucune mesure n'a pour le moment été rendue publique. La Première ministre reporte cette étape au mois de juin, avec cette fois-ci, selon ses dires, « une stratégie complète ».