Le casque Mask, encore expérimental, capte les émotions sur le visage de son utilisateur pour les transmettre à un avatar. Grâce à cette invention de MindMaze, ce double virtuel pourra sourire, froncer les sourcils, cligner d'un œil ou grimacer comme son maître. De quoi transformer les réseaux sociaux en salons virtuels. Facebook travaille d'ailleurs dans ce sens.

au sommaire


    Outre les jeux vidéo et les applicationsapplications professionnelles, la réalité virtuelle devrait se développer dans les réseaux sociauxréseaux sociaux. D'ici quelques années, les messageries instantanées et les applications de vidéoconférence pourraient bien être supplantées par des salons virtuels dans lesquels nous nous immergerons avec des casques de réalité virtuelle pour échanger à la première personne par avatars interposés. Une bonne partie de cette technologie existe déjà, mais plusieurs obstacles demeurent. Les casques de réalité virtuelle vraiment efficaces sont encore trop onéreux et doivent être reliés physiquement à un ordinateur compatible.

    Beaucoup d'efforts sont faits actuellement par les constructeurs pour créer des systèmes de communication sans fil qui garantissent de bonnes performances tout en libérant les mouvementsmouvements des utilisateurs. Mais pour créer des échanges sociaux virtuels un tant soit peu vivants et réalistes, il faut aussi que les avatars puissent restituer les expressions physiquesphysiques de nos émotions (joie, tristesse, surprise...) qui sont l'essence même d'une discussion. Pour le moment, cette technologie n'est pas encore présente dans les casques de réalité virtuelle du marché comme les Oculus Rift, HTC Vive, PlayStation VR ou SamsungSamsung Gear VR. Mais cela pourrait très vite changer grâce à MindMaze.

    Cette jeune pousse fondée en 2011 en Suisse a créé un système de détection des expressions faciales intégré dans la partie en moussemousse du casque qui est en contact avec le visage. Y sont insérées des électrodesélectrodes qui captent le signal électrique associé aux mouvements des muscles faciaux. Les informations sont transmises à un logiciellogiciel qui les traduit en expressions sur le visage des avatars des personnes qui dialoguent.

    Dans le Mask, développé par MindMaze, des électrodes intégrées dans la mousse du casque de réalité virtuelle viennent se plaquer contre le visage. Ces capteurs détectent l’activité électrique liée aux mouvements des muscles faciaux. Un logiciel se charge de retranscrire les émotions sur l’avatar de la personne qui s’exprime. © MindMaze

    Dans le Mask, développé par MindMaze, des électrodes intégrées dans la mousse du casque de réalité virtuelle viennent se plaquer contre le visage. Ces capteurs détectent l’activité électrique liée aux mouvements des muscles faciaux. Un logiciel se charge de retranscrire les émotions sur l’avatar de la personne qui s’exprime. © MindMaze

    Le système Mask détecte dix expressions faciales

    Baptisé Mask, ce système reconnaît actuellement dix expressions, notamment les clins d'œilœil, les sourires, les grimaces et les levers de sourcilssourcils. On peut y connecter un microphone de manière à reproduire le mouvement des lèvres lorsque la personne s'exprime. Selon MindMaze, le dispositif final coûterait une quarantaine de dollars, soit plus d'une trentaine d'euros. L'entreprise est en discussion avec des fabricants de casques de réalité virtuelle afin qu'ils intègrent Mask dans leurs produits. Le seul inconvénient de cette technologie est que, pour le moment, elle suppose elle aussi des connexions filaires avec un ordinateur.

    Malgré son jeune âge, MindMaze a fait ses preuves puisqu'elle commercialise déjà une solution baptisée MindMotion Pro mêlant un casque de réalité virtuelle, le suivi des mouvements et l'analyse des ondes cérébrales (EEGEEG) pour aider à la rééducation des personnes victimes de crise cardiaquecrise cardiaque. Cette technologie est déjà en service dans une douzaine d'hôpitaux européens. L'entreprise a levé 100 millions de dollars pour financer son activité et il n'est pas impossible qu'elle soit convoitée par un acquéreur d'ici peu. FacebookFacebook peut-être ?

    « Nous sommes ici pour faire de la réalité virtuelle la prochaine plateforme informatique majeure », avait déclaré Mark ZuckerbergMark Zuckerberg lors de la conférence annuelleannuelle d'Oculus VR, la filiale de Facebook qui fabrique le casque Oculus Rift. À cette occasion, le jeune dirigeant avait fait la démonstration d'une application de messagerie où les participants dialoguent dans un salon virtuel par avatars interposés en échangeant des sourires et d'autres expressions faciales qui étaient déclenchées au moyen d'une manette de jeu. Autant dire que la technologie de MindMaze a de quoi intéresser fortement Facebook. À moins que le réseau social ne travaille déjà sur sa propre solution...