En réaction au nouveau décret qui empêche aux produits d'origine végétale l’utilisation du vocabulaire évoquant la viande, les acteurs de la filière comme Accro réagissent.


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    La blague a fait récemment le tour des médias et des réseaux sociauxréseaux sociaux. Subtile et épicée, elle laisse pourtant un goût amer à son concepteur, l'entreprise Accro. Comme tous les acteurs des alternatives végétales à la viande, ils dénoncent le nouveau décret publié le 26 février 2024 relatif à « l'utilisation de certaines dénominations réservées aux produits d'origine animale et employées pour désigner des denrées comportant des protéinesprotéines végétales ». En clair : finis entre les steaks, escalopes, jambons, ou encore bacons végétaux pour ne pas entretenir la confusion chez les consommateurs, sauf s'ils ne dépassent pas un pourcentage maximal de végétal. Il prévoit aussi que « les termes faisant référence aux noms des espècesespèces et groupes d'espèces animales, à la morphologiemorphologie ou à l'anatomieanatomie animale » soient également interdits.

    Ne sont concernés que les produits fabriqués en France

    Le texte, qui entrera en vigueur trois mois après sa publication, prévoit une amende de 1 500 euros pour une personne physiquephysique et 7 500 euros pour une personne morale en cas de manquement aux dispositions, ainsi qu'une période de transition d'un an pour écouler les stocks existants. Un décret que ne digèrent pas les acteurs des alternatives végétales à la viande, notamment parce que « les produits légalement fabriqués ou commercialisés dans un autre État membre de l'Union européenne ou dans un pays tiers, ne sont pas soumis aux exigences du présent décret ». D'où l'initiative de l'entreprise Accro pour mettre en lumièrelumière les incohérences du texte qui « ne concerne que les produits fabriqués en France et qui prétend que les consommateurs sont trompés par ces appellations quand l'aspect 100 % végétal est pourtant assumé, visible, lisible et compris ».

    L'initiative de l'entreprise Accro pour dénoncer le nouveau décret a fait le tour du Web. © Fantastic
    L'initiative de l'entreprise Accro pour dénoncer le nouveau décret a fait le tour du Web. © Fantastic

    Atteindre les objectifs climatiques fixés par la France

    « Ce décret pénalise notre secteur et notre volonté d'offrir une alternative végétale à la viande aux personnes qui souhaitent réduire leur consommation de viande et leur impact sur la planète », poursuit Accro. Selon la dernière estimation publiée fin 2023 par l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agricultureagriculture (FAOFAO), l'élevage représente en effet 12 % des émissionsémissions humaines de gaz à effet de serregaz à effet de serre. Réduire de moitié sa consommation de viande, donc passer de 900 à 450 grammes par semaine et par personne, permettrait ainsi d'atteindre les objectifs climatiques fixés par la France, estime même une étude publiée par la Société française de nutrition et du réseau Action ClimatClimat.

    Réduire l’impact environnemental lié à l'élevage

    L’alimentation végétarienne réduit en effet significativement l'impact environnemental lié à l'élevage. En moyenne, produire un steak végétal par rapport à la production d'un steak de bœuf nécessite 46 % d'énergieénergie en moins, génère 90 % moins d'émissions de gaz à effet de serre, permet une réduction de 93 % de l'utilisation des sols et une réduction de 99 % des ressources en eau. C'est pourquoi Accro propose des alternatives végétales aux protéines animales, bœuf, poulet et porc. Hachés, boulettes, saucisses ou encore nuggets ne contiennent que des ingrédients naturels qui apportent tous les nutrimentsnutriments nécessaires et sont notés Nutriscore A et B. Tous leurs produits sont en plus fabriqués en circuit court dans le nord de la France, près de Lille.