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Ce téléphone Aava embarque un processeur Intel Moorestown et peut faire tourner Android et Meego. Vous n'en avez jamais entendu parler ? Normal. Ce n'était qu'un prototype. © Aava
Intel trône depuis de nombreuses années sur le marché des ordinateurs mais il avait manqué le coche de celui des smartphones et des tablettes. Ce n'est pas faute d'avoir essayé puisque son premier processeur dédié, le PXA800F, date de 2003. Ce n'est pourtant qu'aujourd'hui, et après des mois d'annonces, qu'il se considère prêt à se lancer dans l'aventure. Pour faire son entrée sur ce marché, l'entreprise américaine vient de présenter en petit comité des prototypes intégrant une nouvelle puce baptisée Medfield.
Selon IntelIntel, en comparaison des trois téléphones les plus performants du moment, les prototypes intégrant le Medfield offrent une meilleure fluidité d'affichage, permettent de naviguer plus rapidement et, surtout, ils consomment moins. C'est cette dernière affirmation qui demande à être vérifiée de façon objective. Car c'est bien sur ce critère de l'autonomie que le processeur Medfield pourra être apprécié. Sur ce terrain, en effet, les plus doués sont les processeurs ARMARM (Advanced RISC Machines)), actuellement utilisés sur les smartphones et autres machines portables, comme les tablettes ou les calculatrices.
ARM contre Medfield
Cette technologie reste totalement différente de celle d'Intel. Le Medfield est en effet une déclinaisondéclinaison du célèbre Atom que l'on retrouve souvent dans les netbooks. Pour le coup, il s'agit d'un véritable processeur d'ordinateur. Comme gage de faible consommation, Intel, comme lors de la présentation de l'Ultra-Book à l'IDF 2011, vante la finesse de la gravuregravure du Melfield, réalisée en 32 nanomètresnanomètres, contre 40 à 45 pour les puces concurrentes. Le fondeur indique même qu'il devrait parvenir à 22 nanomètres dès 2013, alors que ses concurrents n'y arriveraient qu'en 2014.
En attendant des tests complets sur des appareils du commerce et pour convaincre de la qualité de son processeur, le fondeur vient de bluffer les journalistes de la revue scientifique du MIT, Technology Review, avec des prototypes de smartphone et de tablette dotés du Medfield.
Animé par Android Gingerhead 2.3, le prototype de téléphone, qui propose également un design de référence, ressemble étrangement au dernier iPhone. © Technology Review
« Confidentiel jusqu'à son lancement »
Les journalistes testeurs les jugent efficaces et agréables à utiliser. Selon eux, le smartphone n'aurait rien à envier aux modèles les plus performants dotés d'AndroidAndroid. Ainsi, ils expliquent avoir été impressionnés par la réactivité du téléphone lors de la navigation sur le web. Il était même possible de lire en streaming sur une TV des vidéos de qualité Blu-Ray.
Outre ce test et quelques données techniques, Stephen Smith, de la division Architecture d'Intel, a annoncé que la firme proposera ses premiers produits au cours du premier semestre 2012. Mais ce sont là les seules informations dont on peut disposer, puisque face aux questions de Futura-Sciences, Intel s'est contenté de répondre que les « informations concernant ce processeur et ce prototype sont toujours confidentielles et ce jusqu'à son lancement ». Fermez le ban.
Sur le terrain, pour se faire une place, Intel devra donc se battre ardemment, notamment contre Qualcomm et Texas Instruments qui développent sous licence des processeurs ARM et qui se partagent 90 % des parts du marché des smartphones et des tablettes.