Un projet de cartes postales de données intimes représentées en illustration montre tout l’impact de la data visualisation, qui nécessite des expertises à la croisée de l’informatique, des statistiques, de la communication et de l’art.
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L'une est anglaise, l'autre américaine. Artistes toutes deux au parcours radicalement différent et pourtant réunies par deux passions, le graphisme et l'analyse de données. De ces traits communs est né un projet un peu fou : Dear Data. Elles se sont envoyé une carte postale par semaine pendant un an. Soit au total, 104 œuvres expédiées au-dessus de l'Atlantique sur lesquelles figuraient au recto une illustration réalisée à la main et sur le verso, les informations permettant de déchiffrer l'infographie.
« Au cours des cinquante-deux semaines, la collecte de données sur nos vies est devenue une sorte de rituel. Nous passions la semaine à remarquer et à noter nos activités ou nos pensées, avant de traduire ces informations en une visualisation dessinée à la main », expliquent Giorgia Lupi et Stefanie Posavec.
De nouveaux modèles visuels
L'ambition était double : explorer toutes les capacités de la data visualisation pour mieux se connaître à partir d'événements récurrents de leur vie et évoluer en tant que designers en inventant de nouveaux modèles visuels. Certaines cartes ont d'ailleurs nécessité plus de sept heures de travail.
Nombre de « merci » reçus, de rires, de fois où elles ont regardé l'heure ou encore la variété de parfums qu'elles ont sentis... autant de sujets qui permettent de souligner « la philosophie profondément humaine du projet consistant à récupérer la texturetexture vivante des données dans notre vie quotidienne à partir des connotations insensibles, algorithmiques et non humaines du mot ».
Le projet Dear Data a rassemblé deux designeuses, Giorgia et Stafanie, qui se sont envoyé des cartes postales pour en faire une data visualisation. © Somerset House, Dear Data
Un véritable engouement
L'originalité du projet tient en effet tant sur les sujets traités, des données impersonnelles au lieu de données froides, que sur le traitement graphique, les arts plastiques au lieu des traditionnels arts numériques, que sur le support, le temps long de la carte postale versus la vitessevitesse de l'Internet, mais surtout sur la finalité, mieux se connaître soi, l'autre et, à la fin, se connecter mais pas forcément au sens numérique du terme...
Une réussite qui a suscité un véritable engouement autour du compte Twitter de Dear Data donnant l'envie à de nombreuses personnes de contribuer avec des infographies à la main levée. Les cartes postales ont aussi été exposées lors de l'événement Big BangBig Bang Data à la Sommerset House de Londres, et ont été publiées dans un livre aux éditions Penguin Books.
Une aide stratégique à la décision
Dear Data constitue en plus un argument, certes décalé mais non moins impressionnant, en faveur de la puissance de la data visualisation. À l'heure où le volumevolume de données disponibles est en recrudescence et que l'on commence à en comprendre tout l'enjeu, il est important de pouvoir les rendre visibles, compréhensibles, impactantes et attirantes. D'autant que le cerveaucerveau traite des données visuelles 60.000 fois plus vite que les textes, et les assimile mieux.
D'ailleurs, dans une étude menée par Tableau SoftwareSoftware et YouGov, la donnée est une source d'innovation et de croissance pour 87 % des décideurs interrogés qui considèrent que le partage de données de façon simple et visuelle permet de détecter des opportunités. En revanche, 34 % d'entre eux estiment que leur entreprise ne tire pas le maximum de ses données par manque de compétences, d'outils appropriés et de personnel.
Le besoin de formation
C'est donc tout l'art de la data visualisation, qui a besoin de réels experts à la fois dans le traitement et l'analyse des données, mais aussi dans le storytelling et sa présentation graphique afin d'en faire un véritable outil d'aide à la décision. Tout le monde ne peut pas s'improviser dans la discipline, comme en témoigne ce site qui en compile les pires exemples.
Les formations, comme celles proposées par DataScientest, fait d'ailleurs bouger les lignes entre les métiers techniques et fonctionnels avec une hybridationhybridation de compétences à la croisée de l'informatique, des statistiques, de la communication et de l'art. Elles permettent même pour certaines de pouvoir maîtriser des langages comme Python qui s'est imposé comme un langage gratuit et open source à utiliser pour analyser des ensembles de données.
Article réalisé en partenariat avec DataScientest