Dans la nuit du 24 au 25 décembre, il fait le tour du monde en un temps record pour apporter des cadeaux à tous les enfants sages. Le Père Noël. Aujourd’hui doux et souriant, le personnage a une longue histoire.
au sommaire
En Europe, fêter l'arrivée de l’hiver autour d'un repas et en échangeant des cadeaux constitue une tradition païenne ancestrale. Mais ce n'est qu'au Moyen-Âge, avec l'intervention de l'Église catholique, qu'apparaît autour de ces festivités, le premier personnage de légende : Saint-Nicolas. Ce que l'on en sait assurément, c'est que l'homme a vraiment vu le jour dans l'actuelle Turquie vers l'an 270 et par la suite, est devenu évêque. On lui attribue aussi plusieurs miracles qui lui ont valu d'être canonisé.
En Europe du Nord et de l'Est -- et même dans certaines régions de France --, Saint-Nicolas, le « patron des écoliers » est toujours fêté. Ce dernier se charge, immuablement le 6 décembre, de récompenser les enfants sages avec des friandises et des jouets. Sa longue barbe blanche rappelle un peu celle du père Noël. Mais son habit, traditionnellement mauve, et l'âne sur le dosdos duquel il se déplace, détonnent un peu.
Pour en arriver au Père Noël que nous connaissons aujourd'hui, il aura encore fallu quelques étapes. D'abord, la réforme protestante du XVIe siècle qui mit fin à la fête de la Saint-Nicolas. Sauf aux Pays-Bas qui le transforment alors en un personnage semi-laïc : Sinter Klaas. Lorsque les Hollandais émigrent vers les États-Unis, ils l'emportent dans leurs valises.
L’image du Père Noël apparaît aux États-Unis
De l'autre côté de l'Atlantique, la date de la distribution des cadeaux glisse peu à peu vers le 25 décembre. C'est un pasteur du nom de Clement Clarke Moore qui transforme -- dans deux textes publiés en 1821 et en 1823 --, Saint-Nicolas en un personnage plus doux et souriant, à la limite du débonnaire, et dépouillé de ses attributs épiscopaux. Dans l'aventure, celui que l'on nomme alors Santa Claus a aussi gagné un bonnet et des rennesrennes pour tirer son traîneau rempli de présents.
Enfin, c'est aux illustrateurs de presse, John Tenniel et Thomas Nast, que l'on doit l'idée que l'on se fait aujourd'hui de l'allure du père Noël : un vieillard bedonnant, vêtu d'un costume bordé de fourrure blanche et retenu par un large ceinturon de cuir. C'est également Thomas Nast qui établit, en 1885, la résidence principale de Santa Claus au pôle Nord. Contrairement à ce que véhiculent ceux qui déplorent la tournure mercantile de la fête de Noël, le père Noël ne doit donc pas son image à Coca-Cola. La marque de soda n'a fait que s'appuyer sur la célébrité du vieux bonhomme pour en faire sa publicité. Tout juste a-t-elle, peut-être, fait pencher la balance vers le rouge. Car, à cette époque, le père Noël semblait encore hésiter entre le rouge... et le vert.
En France, ce n'est qu'à la fin de la seconde guerre mondiale que le personnage est réellement rendu populaire dans l'Hexagone par les soldats américains. En 1946, la célèbre chanson Petit Papa Noël rend ainsi hommage aux enfants qui ont perdu leur père à la guerre.