L’observation de l’explosion de la supernova SN 1987A est l’un des événements astronomiques les plus marquants du XXe siècle. Les chercheurs continuent à l’étudier. Et ils montrent aujourd’hui qu’elle a probablement été le résultat de l’explosion d’une supergéante bleue née de la fusion de deux étoiles.


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    En février 1987, des astronomesastronomes ont été témoins de l'explosion d'une étoile dans le Grand Nuage de Magellan, une galaxie voisine de notre Voie lactée, l'un des événements astronomiques les plus importants du XXe siècle. Aujourd'hui, des chercheurs de l'université Riken (Japon) suggèrent que cette supernova -- baptisée SNSN 1987A -- pourrait être née de l'explosion d'une supergéante bleue formée par la fusionfusion de deux étoiles.

    Rappelons que la supernova SN 1987A s'est formée par ce que les astronomes appellent un effondrementeffondrement de cœur. C'est ce qui se produit lorsque le noyau d'une étoile massive ne parvient plus à résister à sa propre gravitégravité. Son cœur s'effondre alors pour former une étoile neutronneutron ou à un trou noirtrou noir alors même qu'une violente explosion emporte les couches externes de l'étoile.

    Ce sont généralement des étoiles de type supergéante rougesupergéante rouge qui produisent ce genre de supernova. Mais des observations passées ont déjà montré que l'étoile génitrice de SN 1987A est une supergéante bleue. Des observations que les chercheurs peinent à expliquer.

    En rouge, rosé, le rémanent de la supernova SN 1987A, observe dans le Grand nuage de Magellan en 2010 par le télescope spatial Hubble. Les deux points brillants sont des étoiles d’avant-plan. © Nasa, ESA, K. France (<em>University of Colorado</em>, Boulder), et P. Challis et R. Kirshner (<em>Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics</em>), Wikipedia, Domaine public
    En rouge, rosé, le rémanent de la supernova SN 1987A, observe dans le Grand nuage de Magellan en 2010 par le télescope spatial Hubble. Les deux points brillants sont des étoiles d’avant-plan. © Nasa, ESA, K. France (University of Colorado, Boulder), et P. Challis et R. Kirshner (Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics), Wikipedia, Domaine public

    Une simulation fidèle aux observations

    Ce que les théories des astronomes n'expliquent pas, notamment, ce sont des amas de nickelnickel radioactif observés aux rayons Xrayons X et aux rayons gammarayons gamma dans la matièrematière éjectée par la supernova. Ce nickel s'est formé au cœur de l'étoile, lors de son effondrement. Il s'éloigne à une vitessevitesse de plus de 4.000 kilomètres par seconde.

    La fusion d'une supergéante rouge et d'une étoile de la séquence principale

    Les simulations des chercheurs de l'université Riken montrent que le scénario qui se rapproche le plus des observations est le suivant : la supernova SN 1987A est le résultat de l'explosion d'une supergéante bleue formée par la fusion de deux étoiles et plus exactement d'une supergéante rouge et d'une étoile de la séquence principaleétoile de la séquence principale.

    Les astronomes détaillent que, pendant la fusion, la plus grande étoile aurait dépouillé sa compagne de sa matière. Celle-ci aurait été absorbée en spirale pour former ensuite une supergéante bleue à rotation rapide, qui aurait elle-même ensuite achevé sa vie dans une explosion de supernova dite asymétriqueasymétrique. Un mécanisme qui semble reproduire avec précision les amas de nickel observés.

    Selon les chercheurs de l'université Riken, ces travaux pourraient aussi aider à localiser l'étoile à neutrons née du cataclysme. Elle serait à chercher dans la partie nord de la région intérieure du matériaumatériau éjecté. Une région dans laquelle l'explosion asymétrique, dont a été victime la supergéante bleue, aurait pu la projeter.