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Il y a quelques semaines, alors que les sanctions européennes et américaines s'intensifiaient contre la Russie, en raison de l'accentuation de la crise ukrainienne, le gouvernement russe décidait à son tour de représailles dont certaines concernent le secteur spatial.
Le vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine, chargé des affaires spatiales du pays, avait alors annoncé une série de mesures dont le désengagement de la Station spatiale internationale (ISS) à partir de 2020. Il interdisait également aux États-Unis d'utiliser les moteurs russes RD-180 lesquels équipent le premier étage des lanceurs Atlas V pour placer en orbite des satellites militaires. Pour rappel, ce modèle est dérivé du moteur à quatre chambres RD-170 développé pour les lanceurs Energia et Zenith. Enfin, le Kremlin suspendait aussi l'implantation au sol de stations du GPSGPS états-unien sur son territoire. C'est moins en réponse aux sanctions américaines et européennes qu'à la mauvaise volonté mise par les autorités des États-Unis pour autoriser l'installation sur leur territoire de stations de l'équivalent russe du GPS, Glonass.
Le premier étage du lanceur Atlas V avec ces deux moteurs RD-180. © Nasa/KSC
Au moment des faits, nous vous expliquions que ces sanctions étaient plus à prendre comme un avertissement sérieux que comme une rupture irréversible. Et les faits semblent nous donner raison. Ainsi, deux moteurs RD-180 ont été récemment livrés à United Launch Alliance (l'entreprise qui exploite l'Atlas V), ce qui porteporte à 54 leurs nombres depuis 2000 parmi lesquels 48 ont volé sur une Atlas V. À cela s'ajoute que 27 autres de ces moteurs sont en commande avec des livraisons prévues jusqu'en 2017. Certes, la Russie respecte ses engagements commerciaux, mais si vraiment elle voulait ennuyer son rival, elle pourrait le faire aisément étant donné qu'ils n'ont pas d'autres moteurs similaires en production ou en développement, susceptibles de remplacer le RD-180.
La Station exploitée et utilisée bien au-delà de 2020
Concernant l'avenir de la participation russe au programme de la Station spatiale internationale, la Russie semble également mettre de l'eau dans son vin. Un responsable de l'Agence spatiale russe (Roscosmos) a indiqué au journal russe Izvestia (et repris par l'agence de presse officielle RIARIA Novosti)) qu'il y avait de fortes chances que son pays décide de rester à bord de l'ISS au-delà de 2020.
C'est de toute façon une décision pleine de bon sens. À présent que la phase d'assemblage de la Station est terminée, bien qu'un module russe et le bras robotique Era sont prévus, les astronautes à bord du complexe orbitalcomplexe orbital ont bien plus de temps pour travailler que faire de la maintenance. Autrement dit, c'est maintenant que se fait le retour sur investissement.
Cela serait bête de la part des Russes de quitter le navire alors qu'il est possible d'y faire, à bon compte, de la recherche dans de nombreux domaines comme la santé, les sciences de la vie ou tester de nouvelles technologies liées à l'exploration, par exemple. À suivre donc.