Le milieu de la motorisation spatiale est en plein boom à l’heure où de nombreuses innovations montrent des résultats convaincants et entraînent une féroce concurrence avec les fameux moteurs chimiques. Le moteur à eau débarque à son tour, avec plusieurs démonstrations en cours. La dernière vient de commencer avec cette start-up japonaise, Pale Blue.


au sommaire


    Plasma ? Nucléaire ? Électrique ? Autre solution plus insolite ? De plus en plus d'innovations font leurs preuves pour concurrencer la propulsion chimique dans l'espace. Pourquoi cette concurrence ? Si la propulsion chimique reste actuellement la plus fiable, la plus puissante, et la plus utilisée, c'est aussi elle qui conditionne en premier l'espérance de vieespérance de vie d'un satellite, ou son design. Selon la durée de mission souhaitée, moteur et surtout ergols prennent beaucoup de place et de masse. Ce n'est pas adapté aux petits satellites. C'est là qu'interviennent les autres solutions.

    Essai dans une chambre à vide. © Pale Blue
    Essai dans une chambre à vide. © Pale Blue

    Le projet Star Sphere

    Le 3 janvier dernier, une fuséefusée Falcon 9 de SpaceXSpaceX déploie en orbite basse 114 petits satellites. Parmi eux, EYE 1, alias Star Sphere 1, un cubesat 6U (pour rappel : 1U correspond au volumevolume d'un cube de 10 cm de côté). Le cubesat appartient à Sony, en partenariat avec l'agence spatiale japonaiseagence spatiale japonaise (Jaxa) et l'université de Tokyo. Son but est de prendre des images de haute qualité de la surface terrestre à la demande des utilisateurs.

    Le cubesat a été placé sur une orbite de transfertorbite de transfert. Pour se placer sur son orbite, le nanosatellitenanosatellite d'une dizaine de kilos se déplace à l'aide d'un petit moteur utilisant de la vapeur d'eau comme carburant. La start-upstart-up japonaise Pale Blue, qui a construit ce petit moteur, a indiqué que les premières manœuvres se sont déroulées avec succès.

    Fonctionnement des moteurs à base de vapeur d'eau de Pale Blue. © Pale Blue

    Petit moteur pour petits satellites

    Le moteur de Pale Blue fonctionne de manière similaire au moteur ioniquemoteur ionique. La vapeur d'eau est accélérée grâce à un champ magnétiquechamp magnétique. Les moléculesmolécules sont alors déstructurées et la vapeur se transforme en plasma, un mélange d'ionsions chargés positivement et d'électronsélectrons chargés négativement. Les ions accélérés sont expulsés, générant une poussée qui, par le principe d'action-réaction, fait bouger le satellite.

    Moteur hybride développé par Pale Blue. © Pale Blue
    Moteur hybride développé par Pale Blue. © Pale Blue

    Ce type de moteur repose sur l'héritage des moteurs ioniques, qui sont en pleine expansion -- mais dont le carburant est majoritairement du XénonXénon. Rares sont les satellites à avoir volé avec de l'eau comme carburant. On compte le cubesat de démonstration PTD-1 de la NasaNasa, dont le moteur séparait les molécules d'eau en molécules de dihydrogène et de dioxygène, avant de les brûler ensemble dans un petit moteur chimique classique. On compte aussi le cubesat EQUULEUS de la Jaxa, passager secondaire d'Artemis I.