De nouvelles images prises par Mars Express révèlent le passé tumultueux du plus haut volcan du Système solaire, Olympus Mons, et témoignent notamment des gigantesques glissements de terrain qui se sont produits le long de ses flancs il y a plusieurs centaines de millions d’années.


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    21,9 kilomètres de haut. Environ 2,5 fois l'EverestEverest. Voilà les dimensions hors norme du plus haut volcanvolcan du Système solaire : Olympus Mons. Situé à la surface de Mars, ce monstre a fait l’objet de nombreuses études depuis sa découverte par la sonde Mariner 9 en 1971, envoyée par la Nasa.

    Mais récemment, c'est au pied du volcan que Mars ExpressMars Express a braqué sa caméra de haute résolutionrésolution (HRSC). Olympus Mons est en effet auréolé d'un vaste terrain très accidenté qui drape la base du volcan sur plusieurs centaines de kilomètres. La sonde de l'Esa a ainsi acquis de nouvelles images qui permettent de mieux comprendre le passé tumultueux du volcan.

    Ces nouvelles images du pied d'Olympus Mons permettent de mieux comprendre le passé de cet immense volcan © ESA/DLR/FU Berlin, cc by-sa 3.0 IGO
    Ces nouvelles images du pied d'Olympus Mons permettent de mieux comprendre le passé de cet immense volcan © ESA/DLR/FU Berlin, cc by-sa 3.0 IGO

    De gigantesques glissements de terrain

    Les photographiesphotographies dévoilent en effet un terrain étrangement plissé, situé sur la bordure externe de l'auréole. Nommée Lycus Sulci, cette formation intrigue depuis longtemps les scientifiques. Les nouvelles données de Mars Express permettent cependant de mieux comprendre son origine. Une origine plutôt catastrophique.

    La topographie plissée de Lycus Sulci marque le bord de l'auréole qui entoure le volcan. © ESA/DLR/FU Berlin, CC by-sa 3.0 IGO
    La topographie plissée de Lycus Sulci marque le bord de l'auréole qui entoure le volcan. © ESA/DLR/FU Berlin, CC by-sa 3.0 IGO

    Il y a plusieurs centaines de millions d'années, une gigantesque éruption a en effet déversé des quantités phénoménales de lavelave sur les flancs du volcan. En atteignant la base de l'édifice, ces coulées de lave auraient alors rencontré un socle composé de roches et de glace d’eau. Au contact de la lave, celle-ci se serait bien sûr mise à fondre, déstabilisant totalement le terrain en pente et provoquant un gigantesque glissement de terrain. C'est ainsi toute une portion du flanc du volcan qui se serait effondrée. Les débris auraient alors glissé le long de la pente pour terminer leur course près de 1 000 kilomètres plus loin, dans la plaine.

    Cette carte permet de se rendre compte de l'ampleur des glissements de terrain qui ont dévalé les pentes du volcan il y a des centaines de millions d'années. © Nasa/MGS/<em>Mola Science Team</em>
    Cette carte permet de se rendre compte de l'ampleur des glissements de terrain qui ont dévalé les pentes du volcan il y a des centaines de millions d'années. © Nasa/MGS/Mola Science Team

    Olympus Mons : un passé tumultueux

    Le terrain plissé de Lycus Sulci présente donc les marques de ces vastes glissements de terrain. Plusieurs événements de la sorte se seraient visiblement produits au cours du temps, chacun transportant plusieurs centaines de mètres d'épaisseur de matériaux rocheux. Cette signature dans le paysage est d'ailleurs plutôt typique de ce phénomène. On peut observer, à une échelle bien inférieure cependant, le même type de structure autour des volcans d'Hawaii ou des Canaries.

    L'action du ventvent, sur les millions d'années qui ont suivi, n'a fait que renforcer cette topographie accidentée, en accentuant les rides et les creux.