Vivre sur une île, c’est un état d’esprit. Mais selon les chercheurs, cela va au-delà. Il existerait bien un phénomène d’évolution insulaire qui jouerait notamment sur la taille des animaux. Et comme les hommes sont des animaux comme les autres…

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    Sur l'île de Chypre, on trouvait, jusqu'au début de l'HolocèneHolocène, des hippopotames pas plus grands que des otaries. Et sur l'île de Florès, en Indonésie, il existait autrefois des éléphants de la taille de gros porcs. Un phénomène étrange de réduction de taille lié, selon les scientifiques, à la vie insulaire. Un phénomène que les scientifiques étendent aujourd'hui à l'Homme.

    « L'île de Florès est le seul exemple connu au monde où le nanisme insulairenanisme insulaire soit apparu deux fois », rapporte Joshua Akey, généticiengénéticien des populations à l'université de Princeton (États-Unis). Son équipe a en effet étudié les pygmées Rampasasa présents sur l'île. Résultat, aucune trace d'ADNADN archaïque provenant du célèbre hobbit ou Homme de Florès qui vivait là il y a 60.000 à 100.000 ans.

    À gauche, le hobbit ou Homme de Florès qui mesurait à peine plus que la taille d’un enfant de quatre ans. Au centre, le pygmée moderne vivant sur l’île de Florès. Et à droite, une comparaison avec un Indonésien moyen. © Serena Tucci, Department of Ecology and Evolutionary Biology, Princeton University

    À gauche, le hobbit ou Homme de Florès qui mesurait à peine plus que la taille d’un enfant de quatre ans. Au centre, le pygmée moderne vivant sur l’île de Florès. Et à droite, une comparaison avec un Indonésien moyen. © Serena Tucci, Department of Ecology and Evolutionary Biology, Princeton University

    D’autres îles concernées

    Ces pygmées semblent plutôt descendre d'Asiatiques de l'Est. Leurs génomesgénomes apparaissent particulièrement riches en allèlesallèles liés à la petite taille. Les mêmes que ceux que l'on retrouve chez leurs cousins, mais à des fréquences moindres. Une découverte qui, selon les chercheurs de Princeton, suggère que sur l'île, la sélection naturellesélection naturelle favorise les petites tailles.

    Ces résultats s'inscrivent dans la lignée d'une autre étude arrivant aux mêmes conclusions concernant les habitants des îles Andaman (océan Indien). Et ils autorisent les chercheurs à imaginer que les hobbits étaient également des hommes plus grands dont la taille a diminué après leur installation sur l'île. Peut-être parce qu'à la fois nourriture et prédateurs y sont plus rares qu'ailleurs.