Même si une mission de retour d’échantillons martiens est renvoyée aux calendes grecques, les technologies développées dans ce cadre pourraient trouver une nouvelle vie. C’est le cas d’un système de récupération d’échantillons martiens mis au point par Thales Alenia Space, qui pourrait évoluer vers un collecteur de débris spatiaux.

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    Après Stratobus, des dirigeables stratosphériques entre drones et satellites, le deuxième projet qui a suscité notre curiosité lors de la deuxième édition des InnovDays de Thales est un système de récupération d'échantillons martiens. Plus précisément, il s'agit d'un mécanisme de capture gonflable utilisé en orbite pour récupérer un conteneur abritant des échantillons prélevés sur la Planète rouge.

    Le dispositif a été développé à la fin des années 2010, à un moment où l'Esa envisageait une mission de récupération d'échantillons martiens dans le courant de cette décennie. Ce programme est aujourd'hui en stand-by, en attente de jours meilleurs. C'était sans compter sur la matière grise des Turinois de Thales Alenia Space et de ceux d'Altec (coentreprisecoentreprise entre Thales Alenia Space et l'Agence spatiale italienne), qui fourmillent d'idées. Pour mémoire, on leur doit des idées comme rendre carrossable un ATV en lui mettant des roues, un robot anthropomorphe sur une plateforme mobilemobile ou encore l'atterrisseur lunaire Amalia, qui concourt au GoogleGoogle Lunar X Prize et les futures aventures martiennes de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne.

    Vue d'artiste des débris spatiaux présents autour de la Terre, aux alentours de 2.000 km d'altitude. L’adaptation de technologies de retour d’échantillons martiens est à l’étude pour la capture de débris spatiaux. © Esa

    Vue d'artiste des débris spatiaux présents autour de la Terre, aux alentours de 2.000 km d'altitude. L’adaptation de technologies de retour d’échantillons martiens est à l’étude pour la capture de débris spatiaux. © Esa

    Des échantillons martiens à la capture de débris spatiaux

    Parmi les options à l'étude pour faire évoluer ce système, l'équipe chargée du projet a retenu l'idée d'une mission de récupération de débris spatiaux en orbite autour de la Terre. En conservant le concept initial, une structure gonflable en tissu spatialisé, Thales Alenia Space travaille à le mettre à l'échelle pour capturer des « objets non coopératifs » autour de la Terre (autrement dit, des débris spatiaux).

    Telle qu'elle a été conçue pour sa mission autour de Mars, la structure a un diamètre d'entrée de 1,2 mètre et une hauteur totale d'environ 1,04 mètre. Elle est capable de récupérer un récipient de forme sphérique d'un diamètre de 250 mm et d'une masse de plus ou moins 500 grammes. En l'état, elle est sous-dimensionnée pour que son utilisation autour de la Terre se justifie. D'où la nécessité de la faire évoluer dans une version plus grande. À suivre donc.