La Nasa a toujours un programme pour faire rêver : ce weekend, elle a testé une soucoupe volante ! Plus précisément, il s'agissait d'une charge utile pour tester un système de freinage atmosphérique avec une structure gonflable et un parachute supersonique, qui pourrait poser 20 tonnes sur Mars.

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    Dans son rapport sur la stratégie de la Nasa pour envoyer des humains sur Mars, le Conseil national de la recherche des États-Unis est arrivé à la conclusion qu'elle n'y parviendrait pas d'ici en 2035 comme elle s'en est fixé l'objectif.

    Cependant, même si ce projet est sous-financé, il n'est pas au point mort. Un peu partout aux États-Unis, des universités, des laboratoires, des centres de recherche de la Nasa et des entreprises du secteur privé travaillent à la réalisation de cet objectif. C'est le cas du JPLJPL qui met au point le Low-Density Supersonic Decelerator (LDSD), un nouveau système d'atterrissage pour poser sur Mars des charges utiles d'une vingtaine de tonnes. La marche à franchir est considérable : à ce jour, avec près d'une tonne, le rover Curiosity est la charge la plus lourde que la Nasa a posé sur Mars.

    Depuis le début de l'exploration robotiquerobotique de la Mars, le parachuteparachute, couplé à un bouclier thermique, des rétrofusées, voire une grue (pour CuriosityCuriosity), est un des éléments clés pour freiner dans l'atmosphèreatmosphère martienne. S'il satisfait aux besoins actuels, la Nasa a besoin de nouveaux parachutes beaucoup plus efficaces pour poser des Hommes et du matériel, ce qui représente des charges de plusieurs tonnes.

    Le décollage du ballon chargé d'emporter jusque dans la stratosphère le LDSD, depuis la base militaire de l'île hawaïenne de Kauai. Le prototype comporte le moteur-fusée, la structure gonflable et le parachute, et qui se trouve à ce moment suspendu au mât visible à gauche de l'image (extraite d'une vidéo). En vignette en haut à droite, le LDSD après le décollage, suspendu au ballon. La structure en forme de soucoupe sera gonflée dans la stratosphère et fera office de bouclier décélérateur. © Nasa

    Le décollage du ballon chargé d'emporter jusque dans la stratosphère le LDSD, depuis la base militaire de l'île hawaïenne de Kauai. Le prototype comporte le moteur-fusée, la structure gonflable et le parachute, et qui se trouve à ce moment suspendu au mât visible à gauche de l'image (extraite d'une vidéo). En vignette en haut à droite, le LDSD après le décollage, suspendu au ballon. La structure en forme de soucoupe sera gonflée dans la stratosphère et fera office de bouclier décélérateur. © Nasa

    Un prototype a été testé ce weekend, composé d'une structure gonflable appelée SIAD (Supersonic Inflatable Aerodynamic Decelerator) pour la première étape de décélération et d'un parachute supersonique pour la seconde phase. L'ensemble portait un engin envoyé à très haute altitude par son moteur-fuséefusée.

    Le vol n'a été que partiellement réussi. Un ballon a amené le tout à 36 kilomètres, une altitude où les caractéristiques de l'atmosphère terrestre sont proches de celle de Mars. Là, le moteur-fusée de l'engin, mis en route, a propulsé le prototype jusqu'à 55 kilomètres d'altitude, à près de quatre fois la vitesse du son (4.651 km/h). Les conditions ressemblaient alors à celle d'une charge utile entrant dans l'atmosphère martienne.

    Jusque-là, la première phase du test s'était déroulée comme prévu. Le SIAD s'est ensuite déployé pour freiner la descente du LDSD jusqu'à une vitesse d'environ 2,5 fois la vitesse du son (3.060 km/h). Si ce système a bien fonctionné, ce n'est pas le cas du parachute supersonique qui ne s'est pas complètement déployé et n'a donc pas pu ralentir suffisamment la capsule.

    Cet échec partiel n'inquiète pas les responsables du programme. En effet, en raison de la grande taille du parachute, la Nasa n'en avait jusqu'alors testé que des versions réduites. Or, ce n'est pas la première fois qu'elle est confrontée à ce type de problème. La mise au point du parachute de Curiosity, de 16 m de diamètre pour 80 m de hauteur, avait également été ralentie par des problèmes de déploiement lors d'essais simulant les conditions martiennes. Et il reste encore essais prévus pour ce LDSD.