Après le survol de l'astéroïde 2012 DA 14, la nécessité de développer une stratégie de déviation prend tout son sens. C’est justement l’objectif de la mission Aida, qui prévoit de dévier le double astéroïde Didymos en 2022.

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    Bien que l'objectif principal de la mission Aida est de dévier un astéroïde, elle comportera également un important volet scientifique. L'impact contre l'astéroïde devrait former un cratère, et l'on s'attend à ce qu'il éjecte de la matière du sous-sol, que la sonde pourra étudier. © Esa

    Bien que l'objectif principal de la mission Aida est de dévier un astéroïde, elle comportera également un important volet scientifique. L'impact contre l'astéroïde devrait former un cratère, et l'on s'attend à ce qu'il éjecte de la matière du sous-sol, que la sonde pourra étudier. © Esa

    Le passage de l'astéroïde 2012 DA 14 à moins de 28.000 kilomètres de la Terre et l'explosion dans l'atmosphèreatmosphère de la météorite de l’Oural, d'une masse comprise entre 7.000 et 10.000 tonnes, blessant des centaines de personnes et endommageant près de 4.000 bâtiments, ont mis en évidence l'absence de moyens de protection de la Terre contre ce type d'événements. Pourtant, les grandes agences spatiales y travaillent. Pour preuve, la mission Aida (Asteroid Impact & Deflection Assessment) que développent ensemble la Nasa et l'Esa.

    Cette mission veut démontrer qu'il est possible de dévier un astéroïde de sa trajectoire. Il a d'ailleurs été choisi voilà quelques jours. Ce sera Didymos, un couple d'astéroïdes tournant l'un autour de l'autre. Le plus grand des deux mesure environ 800 m et le plus petit 150 m. Il appartient à la famille Apollo, celle-là même à qui semble appartenir la météorite de l'Oural.

    L'objectif de la mission Aida est de percuter le plus petit astéroïde à une vitesse de 6,25 km/s quand il sera au point le plus proche de la Terre, à une distance d'environ 11 millions de kilomètres, en 2022.

    La chute d'un astéroïde de quelques dizaines de mètres, comme 2012 DA 14 qui a frôlé la Terre le 15 février dernier, serait moins cataclysmique que ce qu'évoque cette image. Mais elle pourrait détruire une ville entière ou provoquer un puissant raz-de-marée. © DR

    La chute d'un astéroïde de quelques dizaines de mètres, comme 2012 DA 14 qui a frôlé la Terre le 15 février dernier, serait moins cataclysmique que ce qu'évoque cette image. Mais elle pourrait détruire une ville entière ou provoquer un puissant raz-de-marée. © DR

    Deux sondes pour la mission Aida

    Aida se compose d'un impacteurimpacteur de la Nasa qui entrera en collision avec l'astéroïde, et d'une sonde fournie par l'Esa qui étudiera et suivra le comportement des deux objets avant et après le choc. Sur Terre, l'événement sera également très observé, car les chercheurs souhaiteront comparer leur modèle théorique à la réalité d'un impact. On saura également si le plus petit des deux astéroïdes est capable d'entraîner le plus gros avec lui, jouant le rôle d'un remorqueur gravitationnel. L'expérience pourrait également être utile à l'astronautiqueastronautique, car l'énergieénergie dégagée par cette collision est similaire à celle provoquée par le choc de débris spatiaux contre un satellite. Les modèles qui reproduisent une telle collision pourraient donc être améliorés.

    Actuellement, aucun objet n'a clairement été identifié comme une menace. Les probabilités qu'un objet s'écrase sur la Terre sont très faibles... mais pas nulles. De nombreux astéroïdes évoluent sur des orbitesorbites qui coupent celle de la Terre, et environ un millier d'objets dont le diamètre dépasse les 140 m ont été identifiés et sont considérés comme des corps potentiellement dangereux.