On connaît aujourd’hui 1.349 astéroïdes qui sont potentiellement dangereux. Découvert en 2007 dans le cadre du programme Linear (Lincoln Near Earth Asteroid Research), l’astéroïde 2007 PA8 est l’un d’entre eux. Il vient de passer à quelques millions de kilomètres de la Terre, le temps de se laisser observer au radar.

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    Le dernier ouvrage publié par Jean-Pierre Luminet fait le point sur notre connaissance des astéroïdes et sur les risques qu'ils font peser sur la vie sur Terre. © Cherche-Midi

    Le dernier ouvrage publié par Jean-Pierre Luminet fait le point sur notre connaissance des astéroïdes et sur les risques qu'ils font peser sur la vie sur Terre. © Cherche-Midi

    2007 PA8 fait partie des APD, c'est-à-dire des astéroïdes potentiellement dangereux. Comme l'explique Jean-Pierre Luminet dans l'ouvrage qu'il vient de publier sur les astéroïdes et les risques qu'ils font peser à la vie sur Terre (sur lequel Futura-Sciences reviendra plus longuement), un tel objet dont le diamètre dépasse 100 m peut passer suffisamment près de notre planète, moins de 7,5 millions de km, pour représenter une menace de collision.

    Les APD font partie des objets potentiellement dangereux (Potentially Hazardous Object ou PHO en anglais) qui contiennent en plus des Potentially Hazardous Asteroids (PHA) des comètes. Comme son nom l'indique, 2007 PA8 a été découvert en 2007 dans le cadre du programme Linear (Lincoln Near Earth Asteroid Research). Ses paramètres orbitaux sont bien connus (on peut les trouver sur le site du Minor Planet Center) mais il est nettement moins menaçant que le célèbre Apophis.


    Certains astéroïdes, comme Apophis, passent régulièrement à proximité de la Terre. Et si les chances de voir l'un d'entre eux percuter notre planète sont quasiment nulles, les scientifiques réfléchissent activement aux moyens de neutraliser ces bolides de l'espace et d'éviter tout cataclysme. © Cnes-Dailymotion

    2007 PA8 est passé au plus près de la Terre le 5 novembre à 6,5 millions de km, c'est-à-dire 17 fois la distance moyenne de la Terre à la Lune environ. Mais du 28 au 30 octobre 2012, alors qu'il était encore à 10 millions de km de notre planète, il a été illuminé par le faisceau d'ondes émises par l'antenne de 70 m du centre de Communications spatiales longues distances de Goldstone.

    2007 PA8, un astéroïde peu dangereux

    L'antenne fait partie du Deep Space Network, un réseau de trois stations d'émission-réceptionréception équipé d'antennes paraboliques. Il est utilisé principalement pour les communications de la Nasa avec ses sondes spatiales interplanétaires et dans le cadre de quelques missions en orbiteorbite autour de la Terre.

    Trois images radar de l’astéroïde 2007 reconstituées à partir des observations faites les 28, 29 et 30 octobre 2012 avec l'antenne de 70 m du centre de Communications spatiales longues distances de Goldstone. 2007 PA8 était alors distant de la Terre de 10 millions et 9 millions de km, respectivement, les 28 et 30 octobre. © Nasa/JPL-Caltech/Gemin

    Trois images radar de l’astéroïde 2007 reconstituées à partir des observations faites les 28, 29 et 30 octobre 2012 avec l'antenne de 70 m du centre de Communications spatiales longues distances de Goldstone. 2007 PA8 était alors distant de la Terre de 10 millions et 9 millions de km, respectivement, les 28 et 30 octobre. © Nasa/JPL-Caltech/Gemin

    Les données radar obtenues ont permis de créer les images ci-dessus qui montrent l'APD comme s'il était vu de son pôle nord. Elles laissent deviner un objet allongé mais irrégulier avec peut-être des cratères. D'environ 1,6 km de long, 2007 PA8 tourne aussi sur lui-même en 3 ou 4 jours environ. L'astéroïde n'est en tout cas pas menaçant à court terme car il ne devrait pas passer aussi près de la Terre avant 200 ans. Cela n'en fait donc pas un candidat à l'exploitation minière pendant le XXIe siècle, quelles que soient sa composition et sa richesse en mineraisminerais précieux comme le nickelnickel.

    Il est aussi trop petit pour causer une extinctionextinction mais il pourrait faire un jour de sérieux dégâts sur Terre. D'ici là, les générations futures auront sans doute développé une technologie sûre pour parer à un tel risque, peut-être en utilisant une flottille de sondes équipées de canons laser comme certains l'ont proposé.