La sonde américaine Messenger, qui a achevé le 18 mars dernier sa première année en orbite autour de Mercure, poursuit son étude de la planète la plus proche du Soleil et la moins connue.

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    • Découvrez les images de la mystérieuse planète Mercure 

    Pour admirer Mercure, on n'a guère le choix : à part une fenêtrefenêtre d'observation depuis la Terre pendant quelques jours tous les six mois, la planète se trouve le reste du temps trop près du Soleil pour qu'on puisse l'étudier. Il faut donc y envoyer des sondes. C'est pour cette raison que Messenger (pour MErcury Surface, Space ENvironment, GEochemistry and Ranging), un satellite américain d'environ une tonne, a été lancé en août 2004. Un long périple de 8 milliards de kilomètres lui a permis de se satelliser autour de Mercure le 18 mars 2011, non sans avoir battu le record du nombre d'assistances gravitationnelles avec six survolssurvols planétaires.

    Les trois premiers ont eu lieu à proximité de la Terre (en août 2005) et de Vénus (en octobre 2006 et en juin 2007). Puis Messenger a survolé une première fois Mercure en janvier 2008, 33 ans après Mariner 10Mariner 10, puis en octobre 2008 et septembre 2009. Enfin, après un ultime freinage, la sonde s'est satellisée le 18 mars 2011 sur une orbite fortement elliptique qui lui fait survoler la région du pôle sud à 15.000 kilomètres d'altitude et s'approcher à seulement 200 kilomètres des régions les plus septentrionales, une orbite complète s'effectuant en 12 heures.

    Pour mener à bien ses investigations, Messenger dispose de sept instruments scientifiques. Spectromètres, magnétomètremagnétomètre, altimètre et deux caméras (la Wac et la Nac, la première à large champ, la seconde à champ étroit) composent la plateforme scientifique de la mission. Le programme d'observation prévoit de collecter 75.000 photographiesphotographies par an et de nombreuses informations sur la surface de Mercure mais également concernant le sous-sol et l'environnement de cette planète.

    Le programme d'observation Albédo est destiné à réaliser la carte complète des différences de réflectance intrinsèque des matériaux qui composent la surface de Mercure. Cette image centrée sur le cratère Dominici montre de fortes variations d'albédo. © Nasa/<em>Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory</em>/<em>Carnegie Institution of Washington</em>

    Le programme d'observation Albédo est destiné à réaliser la carte complète des différences de réflectance intrinsèque des matériaux qui composent la surface de Mercure. Cette image centrée sur le cratère Dominici montre de fortes variations d'albédo. © Nasa/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Carnegie Institution of Washington
    MessengerMessenger : une première année riche en découvertes

    Les planétologues se réjouissent de la qualité des informations transmises par la sonde Messenger au cours de ses douze premiers mois passés en orbite autour de Mercure et jalonnés d'étonnantes observations. En avril 2011 la sonde photographiait une curieuse structure en X, sans doute des successions de cratères secondaires creusés par la retombée d'éjectas. Les survols répétés du pôle nord (où le fond de certains cratères plongés dans l'ombre pourrait conserver de la glace) ont révélé la présence de gigantesques plaines volcaniques où des cratères fantômes recouverts par de grandes coulées de lavelave évoquent la surface de la Lune. Des collines de Caloris aux énigmatiques dépressions bleues (peut-être des coulées pyroclastiquescoulées pyroclastiques ?), la surface de Mercure regorge de curiosités géologiques.

    Pour Eric Finnegan, ingénieur à l'université Johns Hopkins, le travail accompli par la sonde Messenger depuis son lancement en 2004 est étonnant. Pour 450 millions de dollars, une mission vient de réaliser la première étude complète de la planète Mercure et la prochaine année d'observations s'annonce prometteuse. D'autant plus que Messenger devrait rester pour longtemps encore la seule sonde à étudier la première planète du Système solaireSystème solaire : la mission BepiColombo, fruit d'une coopération entre l'Europe et le Japon, n'est pas attendue autour de Mercure avant 2020.