Des parlementaires américains ont déposé deux projets de loi pour contraindre l’administration Obama à revenir sur sa décision d’abandonner les navettes dès la fin de l’année. Pour ces contestataires, l'angoisse est de dépendre des capacités russes pour accéder à l’espace, voire du secteur privé si les projets de SpaceX et d’Orbital Sciences aboutissent à un système de transport spatial fiable. Il y va aussi du prestige des Etats-Unis...

au sommaire


    Selon ces parlementaires, la navette pourrait être utilisée au-delà de 2010 deux fois par an, jusqu'à ce que la Nasa se dote d'un nouveau système de transport spatial. L'idée est bien sûr de conserver un accès autonome à l'espace pour rejoindre la Station spatiale internationale mais également de maintenir une grande partie des emplois liés à l'activité des navettes. Evidemment, cela aura un coût sur le budget de la Nasa, estimé à plus de 2 milliards de dollars par an (chaque vol de navette est estimé entre 450 et 500 millions de dollars et la maintenance de l'appareil au sol coûte annuellement un milliard). Ces projets de loi visent également à dénoncer les accords passés entre la Nasa et Roscosmos pour l'achat de places à bord des vaisseaux russes SoyouzSoyouz.

    Il faut garder à l'esprit que l'espace est un élément fort de l'identité américaine et la pierre angulaire de leur sécurité nationale. Pour l'immense majorité des Américains, les Etats-Unis ne peuvent pas renoncer au vol spatial habité parce qu'ils ont appris à voler dans l'espace et qu'ils doivent continuer à le faire. Pour eux, l'arrêt des navettes va mettre sur le devant de la scène internationale la Russie et la Chine, les deux seules nations qui auront la capacité de lancer des hommes dans l'espace. Ces parlementaires estiment qu'il n'y a pas d'autre alternative pour accéder à l'espace quand le besoin s'en fait sentir.

    L’espace, un enjeu de taille

    Avec l’abandon des projets de retour sur la Lune et du système de transport pour s'y rendre, les Etats-Unis ne doivent pas donner l'impression, expliquent ces parlementaires, que dans ce domaine, leurs meilleures années sont derrière eux et que le pays tend à se replier sur lui-même en réduisant les dépenses spatiales. Ce recul sonnerait comme un renoncement au statut de superpuissance pour les Etats-Unis.

    C'est justement ce que va tenter de faire comprendre Barack Obama qui doit accueillir le 15 avril, en Floride une conférence sur l’espace, où il exposera sa vision de l'avenir des vols habitésvols habités. Il expliquera en quoi « la nouvelle stratégie ambitieuse du Président repousse les frontières de l'innovation pour placer la Nasa sur une trajectoire plus dynamique, souple et rentable qui peut nous propulser vers une nouvelle aventure d'innovations et de découvertes » comme l'explique déjà la Maison Blanche.