Des astronomes de l’Eso ont observé en détail la constellation du Scorpion et en particulier l’amas d’étoiles Messier 7, situé à proximité de sa queue. Très brillant, Messier 7 est l’un des amas stellaires ouverts les plus vastes du ciel et peut aisément être repéré à l’œil nu.

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    Messier 7, également baptisé NGC 6475, est un amas brillant constitué d'une centaine d'étoiles qui se situe à environ 800 années-lumière de la Terre. En l'an 130 de notre ère, le mathématicienmathématicien et astronomeastronome Claude PtoléméePtolémée fut le tout premier à mentionner son existence et à le décrire sous les traits d'une « nébuleuse suivant la queue du Scorpion ». Cette description était précise : à l'œilœil nu, cet amas apparaît semblable à une pastille de lumière diffuse qui se détache du fond brillant de la Voie lactée. En l'honneur de Ptolémée, Messier 7 est parfois nommé l'amas de Ptolémée. En 1764, Charles MessierCharles Messier le fit figurer en septième place de son catalogue. Plus tard, au XIXe siècle et à travers un télescope, John Herschel le décrivit de manière parfaite comme un amas d'étoiles diffusdiffus.

    Grâce à l'imageur à grand champ de l'observatoire de La Silla de l'Eso au Chili, qui équipe le télescope MPG/Eso de 2,2 mètres, les astronomes ont pu observer Messier 7 plus en détail. Sur les nouvelles images, l'amas se détache nettement sur le fond riche de centaines de milliers d'étoiles de plus faible luminositéluminosité, vers le centre de la Voie lactéeVoie lactée. Âgées d'environ 200 millions d'années, les étoiles de Messier 7 forment un amas ouvert d'âge moyen qui s'étend sur une région de l'espace d'environ 25 années-lumière de diamètre. À mesure qu'elles vieilliront, les étoiles les plus brillantes qui figurent sur l'image, soit environ 10 % de l'amas, exploseront violemment sous la forme de supernovae. À plus long terme encore, les étoiles restantes, qui sont de faible luminosité et bien plus nombreuses, s'éloigneront lentement les unes des autres, de sorte que l'amas n'existera plus en tant que tel.

    Avec 13 étoiles aussi brillantes que celles de la Grande Ourse, la constellation du Scorpion n’a pas besoin de ses voisines pour se faire connaître. © Till Credner, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

    Avec 13 étoiles aussi brillantes que celles de la Grande Ourse, la constellation du Scorpion n’a pas besoin de ses voisines pour se faire connaître. © Till Credner, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

    Messier 7, un amas d’étoiles diffus

    Les amas ouverts d'étoilesamas ouverts d'étoiles, tels Messier 7, sont des groupes d'étoiles nées à une époque et en un lieu semblables à partir de vastes nuagesnuages de gazgaz et de poussière cosmiques dans leur galaxie hôte. Ces amas d'étoiles présentent un grand intérêt pour les scientifiques, car les étoiles qui les composent sont caractérisées par un âge et une composition chimique identiques. Ils constituent donc de parfaits objets pour l'étude de la structure et de l'évolution stellaires.

    L'image révèle une particularité intéressante : bien que peuplé d'un grand nombre d'étoiles, le fond n'apparaît pas uniforme mais nettement strié de poussières. Cela ne résulte sans doute pas de l'alignement fortuit de l'amas et des nuages de poussières. Il est tentant de postuler que ces stries de couleurcouleur sombre constituent les vestiges du nuage à partir duquel l'amas s'est formé. Toutefois, la Voie lactée a quasiment achevé une rotation complète depuis la naissance de cet amas d'étoiles, entraînant par là même la réorganisation des étoiles et de la poussière. Il en résulte que la poussière et le gaz à partir desquels Messier 7 s'est formé, comme les étoiles de l'amas, s'en sont allés en suivant des chemins différents depuis bien longtemps.